Miss GaffeJolie Chef de pique-nique
Messages : 213
Enregistré : 09/08/2004
Posté le 05/07/2008 � 23:32 puis édité
1 fois 
J'la ramène ma fraise?
Moi on va dire que j'ai vécu "les deux"; enfin, au niveau des études, parce que au niveau de l'internat j'en ai fait que quelques mois, pas même une année... pour résumer j'ai chez moi un beau papelard format A3 qui stipule que je suis médecin, mais j'ai viré vers dentaire (passerelle pour l'équivalent de DCEO1) et je viens de valider, donc, " DCEO1".
Par chez moi, le système est différent, le diplôme de toubib on l'a en 6ème année; ce qui ne veut pas dire qu'on représente plus qu'un moucheron dans la machinerie hospitalière après, ni qu'on peut voler ou que ce soit de ses propres ailes...au mieux, comme on fait tout son internat a coup de contrats annuels après lesquels il faut courir chaque année (souvent en changeant de ville), puisqu'officiellement aucun hopital n'est tenu d'offrir un programme officiel et continu de formation, on peut se contenter de faire du statut d'interne son métier.
Alors, après 6 ans d'études où il faut avouer que je n'ai pas beaucoup vu la lumière du jour (sauf pour me marier et pondre un gosse en DCEM2 et puis bonjour la galère ensuite), ce genre de perspectives ne m'enchantait pas des masses...
Si on peut s'épanouir par défaut? je dirais que je peux deviner que oui: je n'ai personnellement pas fait mon choix "par défaut", j'y ai carrément foncé, délibérément, un peu tête baissée, alors que ça macérait depuis quelques années dans ma boîte crânienne quand j'ai eu un avant-goût de ce qu'était médecine "pour de vrai". Pourtant la médecine, j'en rêvais aussi depuis gamine. J'avais plutôt bien réussi mes études...sauf qu'il y a eu pas mal de choses pour arriver à un point où le monde dans lequel je me trouvais me faisait presque vomir de dégoût; la cerise sur le gâteau (après d'autres déceptions) a été de me faire jeter après mon congé maladie pour grossesse pathologique. Par des médecins donc. J'avais pensé que ça ne m'arriverait pas, à moi, que c'était un mythe, que ma carrière était lancée parce que j'avais de bons résultats. Ca m'est tombé sur la gueule, entre autres choses, et après ça a été bye bye.
Après une année de dentaire ce que j'en conclus c'est que
1-j'ai l'impression de revivre, de réapprendre ce que c'est qu'un w-e. Y a des moments trash. Mais rien à voir avec la médecine
2-pour ceux qui ont peur de leur légendaire maladresse, si j'y arrive, moi, qui ne savais pas découper droit une coccinelle en carton à la maternelle, c'est qu'il y a de l'espoir...suffit de bosser
3-l'appétit vient en mangeant. Il n'y a rien de plus vrai pour dentaire
4-n'oubliez pas que vous soignez des gens. Vous soignez leur douleur. Vous prenez en charge leur problème de A et Z. Et rapidement. Pas comme en médecine ou vous passez tout votre externat à classer des dossiers, tenir des écarteurs, faire des ECG tous les jours au lieu de potasser votre ENC, puis de pleurer de dépit parce que vous avez eu médecine du travail à Annemasse alors que ce que vous rêviez c'était de faire anesthésio à Lyon...
Je ne sais plus qui disait, mais c'est tellement vrai: entre être un toubib médiocre par défaut de choix et choisir de faire un bon dentiste, qu'est-ce qui vous tente davantage?
_____
...une libellule avec six pattes gauches...