Posté le 13/03/2016 � 12:33
Il est difficile de ne pas trop t'influencer mais tu ne dois jamais omettre que la décision finale ne doit venir que de toi. En dépit de tout ce que j'ai pu te présenter sur l'avenir de la profession, si les études médicales sont pour toi, la source d'un mal-être profond, il est évident qu'il faut te réorienter.
A mon sens, la seule question fondamentale que tu dois te poser est "Suis-je prêt à endurer ces difficultés jusqu'aux ECN, et à exercer la médecine générale si mon classement est insuffisant pour pouvoir me spécialiser ?" (C’est cette question que l'on m'a conseillé de me poser lorsque j'ai dû choisir entre médecine et dentaire après la PACES).
Si la réponse est "Oui", reste en médecine et affronte les ECN (et, si ton classement te le permet, tu pourras même choisir la chirurgie orale (dernière place autour du rang 4xxx) et exercer la chirurgie-dentaire en libéral).
Si la réponse est "Non", le choix de la réorientation semble le bon.
A présent, je vais nuancer mes propos et tenter de t'apporter une vision plus "optimiste" (j'aurais aimé qu'elle émane d'un autre intervenant mais cette partie du forum n'est pas très fréquentée).
La chirurgie-dentaire est une discipline qui s'applique à la chirurgie (avec, par exemple, les extractions), l'esthétique (avec, par exemple, les facettes céramiques), la réhabilitation prothétique (avec, par exemple, la réalisation de prothèses amovibles ou fixes), la dermatologie (avec, par exemple, les traitements du parodonte), etc. Pour un omnipraticien, le champ d'action est assez large et peut permettre, comme pour le médecin généraliste, le suivi de patients sur plusieurs années. Aujourd'hui, l'ultra-majorité de chir-dents exerce en libéral et adapte leur mode d'exercice selon leurs envies.
Les études, très portées sur l'application clinique (avec les TPs en 2e et 3e année, la clinique en 4e et 5e année et le travail en cabinet en 6e année), permettent d'être rapidement immergé dans la profession, bien que cette expérience ne soit pas toujours évidente (stress, profs parfois autoritaires et non pédagogues). Les cours sont parfois très théoriques, surtout en pré-cliniques, mais très rapidement, ils trouveront une application dans le domaine bucco-dentaire. Et, de toute évidence, les études odontologiques sont moins prenantes que les études médicales.
Pose toi les bonnes questions, prend bien le temps de la réflexion et n'imagine pas que l'herbe est plus verte ailleurs : que ce soit pour la médecine ou la chirurgie-dentaire, l'avenir est incertain.
Ainsi, j'aurais pu rappeler que la médecine est un domaine d'activité très prenant qui nécessite un investissement quotidien selon ton mode d'exercice. Le secteur hospitalier t'impose par exemple de vivre à proximité d'une ville qui dispose d'un hôpital, d'être disponible pour les gardes et les astreintes et expose très souvent au stress et aux conflits avec la hiérarchie. Le libéral (secteur 2) n'est pas non plus de tout repos, et connaît aussi de profondes remises en cause (cf loi santé et manifestations).
Par ailleurs, le fait que, depuis quelques années, la dermatologie soit l'une des disciplines les plus prisées aux ECN est un indicateur important. En effet, la dermatologie n'est pas un domaine très rémunérateur mais elle a l'avantage de permettre une activité libérale, dans n'importe quelle région, avec peu d'urgences, de gardes ou de complications vitales graves, comparativement à d'autres disciplines médicales, notamment chirurgicales. Il en est de même pour la radiologie, qui est malgré tout (très) rémunératrice. Finalement, loin de l'idéal de sauver des vies comme dans "Urgences", les choix aux ECN prouvent que de nombreux externes ne souhaitent pas de cette vie hospitalière stressante.
Quelque soit ton choix, tu dois à tout pris t'épanouir dans tes études et dans ta future profession. C'est la seule chose qui importe vraiment.