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Hésitation ..

Aller en bas • 18 r�ponses
Ayrown
Externe (diplomé secrétariat médical)

Messages : 81
Enregistré : 28/06/2012
Posté le 11/03/2016 � 17:04 puis édité 1 fois notnew
Bonjour à ceux qui prendront le temps de lire ce post ! smilies

Pour mettre les choses au clair et comprendre ma situation, je me présente brièvement.
Je suis actuellement étudiant en 2ème année de Médecine, 2è semestre. J'ai validé le 1er semestre avec une bonne moyenne générale mais pour autant, je l'ai beaucoup moins bien vécu que la PACES .. Comment est-ce possible certains me diront ? .. La charge de travail.
En effet, elle reste conséquente (autant qu'en P1 à mon gout) et le fait de s'attendre à quelque chose de beaucoup plus relax que la P1 était en faites une grosse désillusion.

Le soucis étant que la charge de travail en médecine allant crescendo avec les années, je me demande si je pourrais tenir toutes ces années sachant qu'il m'est très compliqué de rester 6-8h à bucher mes cours derrière mon bureau, sous peine de me prendre la tête et de me dire justement que médecine : c'est pas pour moi.

La situation maintenant expliquée, j'aimerais avoir vos avis sur une chose : dois-je franchir le pas et aller en dentaire ou pas ?

Je me suis classé en dentaire également en P1, il m'est donc possible de faire la passerelle, mais ceux jusqu'au 20 avril seulement. La question me trotte dans la tête depuis un bon petit bout de temps mais j'ai peur de faire une connerie, de regretter le fait de rester en médecine ou au contraire de partir en dentaire.

J'aimerais beaucoup avoir des témoignages d'étudiants en dentaire, comment vivez vous votre année ? Les études sont-elles plaisantes ? Sont-elles très prenantes ou avez vous du temps pour vous ? Etc.

MERCI BEAUCOUP à ceux qui me répondront !!! smilies
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Etudiant 2ème année de Médecine
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Beecham
Externus-minus

Messages : 33
Enregistré : 30/01/2016
Posté le 11/03/2016 � 23:30 notnew
Bonjour,

C'est effectivement une lourde décision à prendre.
Concernant la quantité de travail, elle dépend de la faculté vers laquelle tu te dirigerais. En effet, certaines ont fait le choix du contrôle continu, d'autres de l'informatisation de tous les cours quand d'autres en sont restées aux traditionnels semestres avec une semaine d'examens à la fin. Quoiqu'il en soit, il faut travailler, mais certainement moins qu'en médecine. Cependant, les TPs peuvent être la source d'un stress et d'une pression inattendue. Car l'apprentissage de la profession passe en grande partie par l’acquisition de compétences manuelles, ce qui n'est pas toujours évident ! Une chose est sûre à mon sens : les études odontologiques sont (beaucoup) moins stressantes notamment du fait de l'absence d'un internat obligatoire à terme.

Par ailleurs, j'aimerais soulever un autre point qui est l'avenir de la profession. La profession de chirurgien-dentiste traverse une crise sans précèdent qui aboutira à de profondes modifications dans l'exercice de la profession. J'ai pu intervenir à de nombreuses reprises sur le forum sur ce point. Tu retrouveras sans peine mes interventions mais sache que je suis très pessimiste sur cet avenir.

Je ne peux donc que te conseiller d'évaluer tes envies concernant le métier et pas les études. Ces dernières durent autour de 6 ans (je ne tiens pas compte des années en tant qu'interne, qui peuvent aussi être éprouvantes, mais différemment) alors que tu exerceras ta profession pendant une 30aine d'années.

Pour résumer en une phrase : les études en dentaire, c'est cool mais l'avenir de la profession, c'est pas cool.
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Ayrown
Externe (diplomé secrétariat médical)

Messages : 81
Enregistré : 28/06/2012
Posté le 12/03/2016 � 09:21 notnew
Merci beaucoup Beecham pour ta réponse ! J'ai regardé quelques uns de tes posts postés sur le forum comme tu me l'a suggéré smilies

En effet comme tu l'a dis, j'ai fais plusieurs recherches sur l'avenir de la profession de dentiste qui n'est pas au meilleure sa forme à ce que j'en ai compris. Mais comme tu l'a compris, les études archi prenantes de médecine qui laissent entendre qu'il ne faut vivre que pour la médecine, sont très difficiles moralement pour ma part.

Pour aborder un autre aspect de la profession, j'aimerais connaître la probable évolution du salaire d'un dentiste en France ? Malgré ces difficultés (passagères ?) que traverse la profession, est-elle vouée à gagner le SMIC dans quelques années (je grossis la chose mais vous m'aurez compris) ?

En tout cas merci une nouvelle fois Beecham pour ta réponse et merci d'avance à ceux qui répondront smilies !
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Etudiant 2ème année de Médecine
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Beecham
Externus-minus

Messages : 33
Enregistré : 30/01/2016
Posté le 12/03/2016 � 15:44 notnew
Pour une fois, je vais tenter de ne pas être (trop) pessimiste pour ne pas trop t'effrayer, bien que je souhaite que tu ne te voiles pas la face sur l'évolution indéniablement morose qui se profile.

Lorsque l'on parle de salaire, il faut replacer les choses dans leur contexte. A ce jour, la profession de chirurgien-dentiste est l'un des professions avec la plus grande disparité dans les salaires. Ainsi, les moyennes ou médianes ne sont que très peu représentatives. C'est aux quartiles qu'il faut s'intéresser. Pour ne pas créer de polémiques ou de débats stériles, je ne divulguerai pas de chiffre sur ce post. Si tu le souhaites, je peux te les communiquer mais ils n'ont pas grand intérêt pour les explications qui suivent.

Le premier quartile regroupe les praticiens, notamment les praticiennes, qui font souvent le choix de travailler de manière limitée, afin de concilier vie de famille et éducation des enfants et travail (c'est une réalité et en aucun cas, une remarque sexiste). Il n'est ainsi pas rare de constater qu'ils travaillent autour de 2,5 à 3 jours par semaine, pour un total d'une 30aine d'heures hebdomadaires. Il n'est donc pas étonnant que leur chiffre d'affaire ne soit guère important et que leurs bénéfices soient faibles, voire inexistants.

De ce fait, ces praticiens contrastent avec d'autres praticiens qui travaillent de 40h à 50h hebdomadaires, et dont le chiffre d'affaire est nettement plus important. Ces praticiens composent essentiellement le deuxième et le troisième quartile.

Par ailleurs, certains praticiens pratiquent l'implantologie, qui induit une augmentation significative du chiffre d'affaire mais pas forcément des bénéfices, les frais étant alors supérieurs (charges de personnel et charges externes). Les praticiens qui pratiquent l'implantologie de manière conséquente et l'orthodontie (les orthodontistes spécialistes, dont le salaire est nettement plus élevé que les dentistes, sont inclus dans les statistiques, à tort) forment alors le quatrième quartile.

De plus, il est important de prendre en compte l'âge des praticiens (CA plus important autour de 50 ans) et des disparités entre régions qui s'accroissent ces dernières années. Si, dans le sud de la France, la concurrence et la démographie (zones sur-dotées) impliquent une diminution du chiffre d'affaire, des cabinets implantés dans des zones sous-dotées et bénéficiant de l'absence de concurrence jouissent d'un chiffre d'affaire plus important.

Le salaire du chirurgien-dentiste est donc impossible à déterminer, tant les disparités liées à l'âge, le lieu d'installation, le nombre d'heures travaillées, l'orientation de la pratique et la gestion de l'entreprise qu'est le cabinet dentaire sont importantes.

A l'avenir, avec l'arrivée massive de titulaires de chèques-diplômes étrangers, la concurrence sera plus importante. Et le développement des réseaux de soins (type Santéclair) impactera directement le chiffre d'affaire des praticiens.

Comme tu l'as compris, il m'est impossible de te donner un aperçu de ton futur salaire en tant que chirurgien-dentiste. Celui-ci dépendra des nombreux facteurs commme l'orientation de ta pratique, de tes qualités de chef d'entreprise, de ta réputation et de tous les facteurs cités préalablement. Le SMIC est il envisageable, comme c'est le cas en Espagne ? Peut-être. En tout cas, même si la situation devient apocalyptique, certains parviendront toujours à s'en sortir, mais ce seront les plus impliqués et les plus doués. Et ils ne constitueront pas la majorité des praticiens.
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Ayrown
Externe (diplomé secrétariat médical)

Messages : 81
Enregistré : 28/06/2012
Posté le 12/03/2016 � 20:11 notnew
Merci Beecham, encore une fois c'était un plaisir de te lire. Même si comme tu l'a dis, tu ne voulais pas être pessimiste, le fond l'est malheureusement ..

Si j'ai bien compris le petit message subliminal si je puis dire, il ne faut pas faire dentaire sous peine de le regretter tôt ou tard.
Ce que tu me dis, c'est refroidissant quant à mon hésitation de faire dentaire .. En quelques sortes, tu me dis de continuer médecine et que ça serait donc plus sage ?

Merci encore pour tes réponses et merci d'avance pour la prochaine s'il y a ! smilies
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Etudiant 2ème année de Médecine
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Beecham
Externus-minus

Messages : 33
Enregistré : 30/01/2016
Posté le 13/03/2016 � 12:33 notnew
Il est difficile de ne pas trop t'influencer mais tu ne dois jamais omettre que la décision finale ne doit venir que de toi. En dépit de tout ce que j'ai pu te présenter sur l'avenir de la profession, si les études médicales sont pour toi, la source d'un mal-être profond, il est évident qu'il faut te réorienter.

A mon sens, la seule question fondamentale que tu dois te poser est "Suis-je prêt à endurer ces difficultés jusqu'aux ECN, et à exercer la médecine générale si mon classement est insuffisant pour pouvoir me spécialiser ?" (C’est cette question que l'on m'a conseillé de me poser lorsque j'ai dû choisir entre médecine et dentaire après la PACES).
Si la réponse est "Oui", reste en médecine et affronte les ECN (et, si ton classement te le permet, tu pourras même choisir la chirurgie orale (dernière place autour du rang 4xxx) et exercer la chirurgie-dentaire en libéral).
Si la réponse est "Non", le choix de la réorientation semble le bon.

A présent, je vais nuancer mes propos et tenter de t'apporter une vision plus "optimiste" (j'aurais aimé qu'elle émane d'un autre intervenant mais cette partie du forum n'est pas très fréquentée).
La chirurgie-dentaire est une discipline qui s'applique à la chirurgie (avec, par exemple, les extractions), l'esthétique (avec, par exemple, les facettes céramiques), la réhabilitation prothétique (avec, par exemple, la réalisation de prothèses amovibles ou fixes), la dermatologie (avec, par exemple, les traitements du parodonte), etc. Pour un omnipraticien, le champ d'action est assez large et peut permettre, comme pour le médecin généraliste, le suivi de patients sur plusieurs années. Aujourd'hui, l'ultra-majorité de chir-dents exerce en libéral et adapte leur mode d'exercice selon leurs envies.
Les études, très portées sur l'application clinique (avec les TPs en 2e et 3e année, la clinique en 4e et 5e année et le travail en cabinet en 6e année), permettent d'être rapidement immergé dans la profession, bien que cette expérience ne soit pas toujours évidente (stress, profs parfois autoritaires et non pédagogues). Les cours sont parfois très théoriques, surtout en pré-cliniques, mais très rapidement, ils trouveront une application dans le domaine bucco-dentaire. Et, de toute évidence, les études odontologiques sont moins prenantes que les études médicales.

Pose toi les bonnes questions, prend bien le temps de la réflexion et n'imagine pas que l'herbe est plus verte ailleurs : que ce soit pour la médecine ou la chirurgie-dentaire, l'avenir est incertain.

Ainsi, j'aurais pu rappeler que la médecine est un domaine d'activité très prenant qui nécessite un investissement quotidien selon ton mode d'exercice. Le secteur hospitalier t'impose par exemple de vivre à proximité d'une ville qui dispose d'un hôpital, d'être disponible pour les gardes et les astreintes et expose très souvent au stress et aux conflits avec la hiérarchie. Le libéral (secteur 2) n'est pas non plus de tout repos, et connaît aussi de profondes remises en cause (cf loi santé et manifestations).
Par ailleurs, le fait que, depuis quelques années, la dermatologie soit l'une des disciplines les plus prisées aux ECN est un indicateur important. En effet, la dermatologie n'est pas un domaine très rémunérateur mais elle a l'avantage de permettre une activité libérale, dans n'importe quelle région, avec peu d'urgences, de gardes ou de complications vitales graves, comparativement à d'autres disciplines médicales, notamment chirurgicales. Il en est de même pour la radiologie, qui est malgré tout (très) rémunératrice. Finalement, loin de l'idéal de sauver des vies comme dans "Urgences", les choix aux ECN prouvent que de nombreux externes ne souhaitent pas de cette vie hospitalière stressante.

Quelque soit ton choix, tu dois à tout pris t'épanouir dans tes études et dans ta future profession. C'est la seule chose qui importe vraiment.
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Ayrown
Externe (diplomé secrétariat médical)

Messages : 81
Enregistré : 28/06/2012
Posté le 13/03/2016 � 12:47 notnew
Sur ta conclusion je te suis parfaitement, il faut que je sois épanouie aussi bien dans mes études (quoi que c'est compliqué de le voir comme ça derrière un bureau ..) et dans mon futur métier (le gros inconvénient c'est qu'en médecine, on ne connaîtra réellement notre métier qu'à la fin de la 6eme année, apres l'ECN). Le fait de devoir s'investir un maximum pour au final ne pas savoir ce que tu obtiendras à l'ECN est compliqué.

Je pense qu'il faut que je trouve une vraie méthode, avec temps de travail et temps de repos pour pouvoir tenir ces longues années, sinon le craquage sera quasi obligatoire.

Merci Beecham, à moi de savoir ce que je souhaite maintenant ! smilies
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Etudiant 2ème année de Médecine
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Pharmaceutic
Désagrégé de médecine

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Posté le 13/03/2016 � 16:13 notnew
Bonjour Ayrown,

j'ai une question très simple : est-ce que tu serais prêt à partir vivre à l'étranger ? Est-ce que tu parles bien une autre langue que le français ? Car dans de nombreux pays (autres que la France), être dentiste c'est vraiment une voie royale, parfois bien plus que médecine !! Par contre si tu souhaites rester en France, là effectivement c'est mort : dans 20 ans ce sera chômage et salaire de 1500€/mois, c'est gravé dans le marbre. J'ai expliqué pourquoi dans différentes discussions du forum.

Pour la France, j'ai deux remarques. La première, c'est que l'important, c'est vraiment le métier et non les études. Les études ça dure un temps limité, on peut faire un effort pour passer cette période même si ça ne nous plait pas. En revanche pour le métier il ne faut pas se rater, là c'est vraiment important. C'est pourquoi moi je te conseillerais de rester en médecine. Les études ne sont pas faciles certes, mais derrière tu seras récompensé : les spécialités et les exercices sont variés, même en médecine générale tu peux faire plein de choses. Et même s'il y a des incertitudes pour l'avenir, la France ne veut pas se passer de médecins (contrairement aux dentistes qui sont "abandonnés") et donc il y aura toujours de la place pour de très belles carrières en médecine.

Ma deuxième remarque, c'est que si vraiment tu ne te sens pas capable de subir le travail et la pression énorme des études de médecine, la filière pharmacie est pour l'avenir une bien meilleure alternative que dentaire. Est-ce que tu étais classé pharmacie en PACES ? Il n'y a pas de composante chirurgicale, mais la réflexion intellectuelle est plus importante (contrôle et validation de toutes les prescriptions à l'officine), les spécialités sont variées comme en médecine, c'est beaucoup moins stressant au quotidien, et la profession est en pleine expansion après une petite période de crise.

Bon courage dans tes futurs choix en tout cas.
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Pharmacien


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Ayrown
Externe (diplomé secrétariat médical)

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Posté le 13/03/2016 � 17:48 notnew
Merci à toi Pharmaceutic pour ta réponse !
Non je n'avais pas passé le concours de pharma en P1 et j'avoue ne pas être trop intéressé par cette filière ... Je veux garder un contact avec le patient et soigner directement le patient, c'est pour cela que c'était soit dentaire soit médecine.

Vos 2 témoignages sont super intéressant et me montre qu'il faut que je reste en médecine. À moi d'être fort mentalement maintenant et d'essayer de m'organiser pour avoir une méthode me permettant de souffler et de ne pas me prendre trop la tête durant ces longues années.

En tout cas, c'est très dommage que le métier de dentiste soit autant mît en péril aujourd'hui.

Merci encore ! smilies
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Etudiant 2ème année de Médecine
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Pharmaceutic
Désagrégé de médecine

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Posté le 13/03/2016 � 18:03 notnew
Effectivement, tu ne parlais que des perspectives d'avenir dans tes messages, et en PACES si on se place sur ce point précis, c'est médecine ou pharma.

Maintenant pour le soin, c'est médecine, dentaire, ou sage-femme (que tu n'as pas évoqué). En pharma l'expertise est purement intellectuelle, il n'y a pas de soins.

Si tu veux soins+bonnes perspectives, c'est médecine +++.

En revanche pour ce qui est contact avec le patient, je te corrige : un pharmacien voit plus souvent ses patients qu'un médecin ou qu'un dentiste.

Bonne chance pour tes études de médecine alors, c'est surement le meilleur choix. Et je suis apparemment pas le seul à le penser.
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Pharmacien


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Ayrown
Externe (diplomé secrétariat médical)

Messages : 81
Enregistré : 28/06/2012
Posté le 13/03/2016 � 21:23 notnew
En effet oui tu n'est pas le seul à le penser et c'est bien dommage pour la profession.
Je vais continuer en médecine et essayer d'obtenir quelque chose qui me conviendra à l'ECN.

En tout cas merci pour vos témoignages, autant Beecham que Pharmaceutic c'était vraiment sympa ! smilies
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Etudiant 2ème année de Médecine
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Beecham
Externus-minus

Messages : 33
Enregistré : 30/01/2016
Posté le 25/03/2016 � 19:19 notnew
Bien que je sois (très) pessimiste pour l'avenir de la chirurgie-dentaire, je ne serais pas aussi catégorique que toi Pharmaceutic, notamment à propos de cette remarque : "dans 20 ans ce sera chômage et salaire de 1500€/mois, c'est gravé dans le marbre". Oui, le chômage risque de faire son apparition des les zones sur-dotées, ou du moins, une activité significativement réduite pour les praticiens qui y exerceront. Les mutuelles et les low-costs, en se développant, engendreront la disparition progressive de l'activité libérale et accéléreront le processus. MAIS certains parviendront toujours à tirer leur épingle du jeu ! Et la situation pourrait évoluer favorablement avec la mise en place d'un numérus clausus européen. D'autant plus que l'Europe est vacillante ces derniers temps et que la remise en cause des accords de Schengen, comme ceux de Bologne, n'est pas complétement inimaginable. Nous vivons une drôle d'époque et les changements peuvent apparaitre brutalement.

Quant à la médecine, SantéClair, notre ennemi juré que nous tentons par tous les moyens légaux, de faire disparaitre, s'y interesse de plus en plus : https://www.santeclair.fr/web/reseau-chirurgie-orthopedique. Aujourd'hui, c'est la chirurgie orthopédique, l'une des plus lucratives, mais demain ? Toute la médecine peut craindre le développement de tels réseaux vers lesquels accourent des praticiens avares, et qui condamnerait l'activité libérale, que notre ministre de la santé souhaite parallèlement éliminer (cf le scandale des bénéfices des cliniques privées).

Et la pharmacie ? Je me dis que si E. Leclerc est prêt à investir dans une telle campagne de pub, c'est qu'il n'est pas prêt de lâcher les pharmaciens : https://www.youtube.com/watch?v=Cu5U-LTBY-8. Et, d'après de nombreux syndicats, le nombre de pharmaciens, notamment adjoint en officine, au chômage explose (+10 à 15%). Comme pour toutes les professions médicales, certains s'en sortent et jouissent d'excellentes conditions de vie, quand d'autres mettent la clé sous la porte à cause de leur mauvaise gestion ou de concurrence trop importante.

Je ne crois pas que l'avenir soit plus reluisant pour les médecins ou les pharmaciens que pour les dentistes. Mais les médecins ont plus de faciliter à se faire entendre et peuvent plus facilement partir à l'étranger.

Au fait Pharmaceutic, E. Leclerc souhaite a, depuis déjà un certain temps, prévu l'installation de cabinets dentaire dans ses grandes surfaces, avec panneaux publicitaires géants pour appâter les clients. Si je suis contraint de m'y installer, je demande à ce qu'on te réserve une place pour ta pharmacie ? Je poserais des implants à la place de dents saines pendant que tu refourguerais des dizaines de boites de Doliprane (8 comprimés par jours bien sûr), tout ça pour le SMIC. D'après toi, qui aura le premier mort ? smilies
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Pharmaceutic
Désagrégé de médecine

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Posté le 26/03/2016 � 01:46 notnew
Beecham,

Concernant le chômage en pharmacie, pour l'instant c'est un chômage volontaire et choisi par les pharmaciens qui sont concernés : ils préfèrent rester dans des zones où on n'a pas besoin de pharmaciens plutôt que d'aller dans les zones en manque de pharmaciens. Je peux t'assurer que dans certaines zones (dès qu'on s'éloigne de 10min d'une grande agglomération) c'est la galère pour trouver un pharmacien qui accepte de venir travailler.

Pour les médicaments chez Leclerc, c'est pas demain la vieille : il est le seul à le souhaiter. Ni les hommes politiques, ni les patients sont intéressés. Regarde ce sondage:
http://www.lequotidiendupharmacien.fr/actualite/article/2016/03/2...
Je cite : "Quel niveau de confiance accordez-vous aux grandes surfaces pour vendre des médicaments ? À cette question posée à 2 601 personnes fréquentant une officine, 84 % ont répondu ne pas leur faire confiance".

Je pense que pour les dentistes ce sera pareil : les patients ne feront jamais confiance aux supermarchés pour leur santé.

Pour moi l'avantage (en temps de crise) des pharmaciens par rapport aux dentistes, c'est la pluridisciplinarité de la formation : les dentistes sont directement spécialisés dans les soins bucco-dentaires : ils ne peuvent pas se servir de leur diplôme pour exercer un autre métier à responsabilités. Les pharmaciens ont eux une formation scientifique large qui dépasse largement les seuls médicaments, ce qui fait qu'on retrouve des pharmaciens à des postes qui n'ont rien à voir avec la pharmacie : cadres dans l'industrie agro-alimentaire, dans l'industrie cosmétique, dans les biotechnologies, dans l'agriculture... Les pharmaciens peuvent concurrencer les ingénieurs sur plein de postes. Donc je pense qu'en cas de crise majeure de la pharmacie, les pharmaciens pourront toujours trouver facilement un autre travail.

Aujourd'hui si on veut être dentiste, il ne faut pas se lancer en France. Autant aller directement après le bac à l'étranger et faire sa formation et sa carrière dans un pays qui traite bien ses dentistes (et il y en a plein).
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Pharmacien


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Beecham
Externus-minus

Messages : 33
Enregistré : 30/01/2016
Posté le 26/03/2016 � 11:05 notnew
J'ai commis un impair : c'est de réduire le pharmacien à l'officine. Et, même si les portes de l'industrie s'ouvrent aux chir-dents, il est évident que cette voie reste marginale comparativement aux pharmaciens dont l'expertise est indispensable dans ce domaine. Je dois donc reconnaitre les pharmaciens ont une "issue de secours" que nous n'auront probablement jamais vraiment.

J'ai aussi parlé trop vite (décidément..) sur les grandes surfaces puisque, en rebondissant sur ton sondage, j'ai lu hier soir le magazine de l'Ordre des CD qui rapportait que 95% des sondés tenaient à la liberté du choix du praticien, que 82% témoignent d'une confiance absolue envers leur praticien et que 88% se tournent en priorité vers un praticien libéral.
Je pense pouvoir tirer un enseignement de ce sondage. Les mutuelles, qui souhaitent fonder des réseaux de soins qui engendrent le détournement de patients, feront face à l'obstination des patients à vouloir assurer les soins chez un praticien en qui ils ont confiance. Car la relation de confiance entre CD et patients et, selon moi, l'une des plus forte de toutes les professions médicales (en excluant quelques spécialités, notamment chirurgicales) puisque le CD et l'un des seuls praticiens que les patients consultent régulièrement, pour lesquels la peur voire la phobie liée aux actes est régulière et pour lesquels les coûts sont élévés.

Aujourd'hui, c'est la médiocrité des soins qui assurent la sauvegarde de la profession :

- La médiocrité des soins dispensés dans les low-costs, dont le modèle économique n'est pas viable puisque les soins conservateurs opposables, non revalorisés depuis 30 ans (et pour lesquels 64% des sondés estiment qu'ils sont correctement rémunérés), sont réalisés à perte. La rentabilité des centres low-costs et donc, à ce jour, inexistante et conduit à leur fermeture, aussi bien en France qu'à l'étranger (et les exemples ne manquent pas). Et les centres de la Mutualité Française sont dans la même situation puisqu’ils sont en déficit essentiellement à cause des pertes liées à l'activité odontologique.

- La médiocrité des soins dispensés par les praticiens formés à l'étranger, dans des facultés privées ou publico-privée (une université roumaine ou portugaise qui dispense des cours en Français n'a rien de publique selon moi), et pour lesquels la formation clinique est très nettement insuffisante.

- La médiocrité des soins dispensés par les praticiens médiocres qui adhèrent aux réseaux de soins et qui leurs accordent des patients que leur réputation ne leur aurait pas permis d'obtenir.

Et je persiste à croire que, si les praticiens qui ne bosseront que 35h en tant que salarié, qui ne toucheront jamais une revue professionnelle, qui ne participeront jamais aux formations et qui ne s'investiront pas dans leur profession, verront leur condition de vie significativement réduite par rapport à leurs ainés, ceux qui s'investiront vraiment parviendront à s'en sortir très correctement et ne manqueront pas de soigner des patients ayant consulté le premier type de praticien et qui jureront de jamais vouloir y retourner. Et, quand on sait que plus de 50% des jeunes diplômés ne veulent pas de l'activité libérale, trop contraignante (tâches administratives) et chronophage (jusqu'à 50h de travail hebdomadaire), je pense que les praticiens qui s'investiront ne manqueront pas de travail.

Sinon, reste le départ à l'étranger. De toute façon, on ne doit rien à un Etat qui méprise la santé, la médecine libérale et qui ne cherche pas de solutions. J'aimerais juste voir comment ils vont gérer la disparition inéluctable de la sécurité sociale, cette fichue pyramide de Ponzi. Les remboursements des soins bucco-dentaires seront les premiers à sauter mais après ? Si la France s'inspire du modèle anglo-saxon (NHS), je crains le pire pour la bouche (et la santé) des Français.
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Pharmaceutic
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Messages : 274
Enregistré : 15/11/2015
Posté le 26/03/2016 � 13:09 notnew
Bien sur que les français préféreront un dentiste compétent, bien formé, et travailleurs ! Il faudrait franchement ne pas être sain d'esprit pour ne pas préférer ce type de dentiste....

Le problème, c'est qu'avec la baisse du pouvoir d'achat, le chômage... Un salaire médian en France de 1500€... Quelle proportion de français aura les moyens de se payer ce genre de dentiste ? 15% des français ? Donc il n'y aura pas de la place pour tous les dentistes, car ça concernera une minorité de français...

Concernant la confiance des français envers leur dentiste, les études que j'ai lu donnaient même 90% de confiance. Mais c'est pareil pour les autres professions de santé, on a les mêmes statistiques pour les médecins généralistes, les pharmaciens, les infirmiers... Au quotidien on peut constater que les patients font confiance à leur pharmacien : on vérifie que chaque médicament qu'on leur délivre est adapté à leur situation, qu'il soit prescrit ou délivré sans ordonnance. Un médicament peut tuer, donc les patients nous font confiance. C'est effectivement pareil pour les dentistes.

Mais ce que va déterminer l'avenir d'une profession de santé en France, c'est sa prise en charge par la sécurité sociale : moins elle sera prise en charge, plus elle sera attaquée par les mutuelles, et plus l'avenir sera compliqué. Or les dentistes gagnent leur vie sur les soins non pris en charge par la sécurité sociale...
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Pharmacien


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Beecham
Externus-minus

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Enregistré : 30/01/2016
Posté le 26/03/2016 � 14:49 notnew
De toute évidence, la situation des professions médicales, quelles qu'elles soient, est indéniablement liée à l'équilibre économique du pays. Et, moins les Français auront du pouvoir d'achat, moins ils seront prêts à débourser des sommes conséquentes pour payer les traitements prothétiques du chir-dent ou les dépassement d'honoraire du chir ou du médecin en secteur 2. Quoique, selon le même sondage de l'Ordre, les priorités en cas de restrictions budgétaires sont, dans l'ordre le logement, les soins médicaux puis les soins dentaires. Et, si l'on part du postulat que la qualité des soins dispensés dans les low-costs ou centres mutualistes n'évolue pas, les patients privilégieront un seul soin prothétique cher mais correctement effectué chez un libéral que plusieurs soins prothétiques de piètres qualités, qui doivent sans cesse être ré-effectués, dans un de ces centres.

A propos de la confiance qu'accordent les patients aux praticiens, je ne voulais pas paraitre prétentieux ou, du moins, accorder trop de crédit aux chir-dents. Mais, je pense que, en cas de besoin urgent, on se tourne plus facilement vers un autre médecin généraliste ou un autre pharmacien que vers un autre dentiste, pour la raison simple que, si le diagnostic du généraliste ou les conseils du pharmacien sont précieux et nécessite une confiance totale envers celui qui les adresse, ils n'impliquent de dépenses importantes, ni de soins définitifs. Car, pour la moindre intervention dentaire, il y a rarement de possible retour en arrière. Et la moindre erreur de traitement peut engendrer l'extraction de la dent concernée par le soin et donc, la mise en place d'une élément prothétique ou d'un implant.
Je ne remets évidemment pas en cause le fait qu'un mauvais diagnostic médical ou la mauvaise délivrance ou le mauvais conseil sur un médicament peut avoir des conséquences graves et immédiates mais ces cas restent marginaux dans la mesure ou ces professions ne sont concernées par l'apparition de praticiens médiocres formés à l'étranger ou de praticiens avares formés en France (la profession est gangrenée par une minorité de praticiens qui gonflent les devis ou qui ne privilégient pas les actes conservateurs et qui, bien que peu nombreux, nuisent énormément). Aussi, cette relation de confiance est à double tranchant : couramment, on dit qu'un patient satisfait en amène un autre mais qu'un patient mécontent en fait fuir 10.

En tout cas, les chir-dents sont confrontés aux mêmes problèmes que les médecins en secteur 2 : ils tirent leur bonne condition de vie du droit en dépassement d'honoraire et, le jour où les mutuelles s'y attaqueront vraiment, seuls ceux capables de capter l'attention des "15% de Français" qui conserveront une capacité financière suffisante pour choisir leur praticien conserveront cette condition de vie. Il faudra essayer d'en faire partie, ou accepter une moindre condition de vie, du moins, en France.
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Pharmaceutic
Désagrégé de médecine

Messages : 274
Enregistré : 15/11/2015
Posté le 26/03/2016 � 19:22 puis édité 1 fois notnew
D'accord avec toute ton analyse Beecham, tu as parfaitement raison.

Je rajouterais une petite précision : avec la complexification des thérapies médicamenteuses, le pharmacien (expert en thérapeutique) devient de plus en plus indispensable pour s'assurer que les traitements prescrits aux patient soient adaptés, et pour les optimiser en cas de traitements non pertinents ou dangereux.

1 ordonnance médicale sur 4 présente une incohérence, alors avoir un bon pharmacien pour vérifier tout ça et assurer un traitement de qualité, ça devient essentiel. Sans compter le traditionnel rôle de conseil sur les médicaments sans ordonnance. Toute délivrance de médicament, sur ordonnance ou non, doit être validée par un pharmacien. Non seulement c'est la loi, mais c'est aussi une question de bon sens.

Mais je suis d'accord avec toute ton analyse smilies
_____
Pharmacien


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Tee
Jeune Carabin

Messages : 10
Enregistré : 06/08/2016
Posté le 24/08/2016 � 03:44 notnew
bonjour ,

j'avais 2 ou 3 questions à vous poser si vous le voulez bien :
1) Quels sont ces pays dont vous parlez ou il y aurait un meilleur avenir pour les dentistes et/ou, pharmacien d'officine, et/ou médecin ?
2) Qu'en pensez vous des études et des métiers de Kiné et de sage femme ? ( leur avenir , leur certitudes et incertitudes , salaire , vie de famille ect... )
3) et enfin que pensez vous des spécialités de medecine comme psychiatrie , santé publique et biologie médicale ? ( memes critères aussi )

Voila merci de bien vouloir me répondre svp smilies
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Beecham
Externus-minus

Messages : 33
Enregistré : 30/01/2016
Posté le 25/08/2016 � 18:58 notnew
Bonjour Tee !

Les pays dans lesquels l'avenir semble meilleur sont, selon moi, les pays scandinaves, les pays asiatiques en développement et, dans une moindre mesure les pays d'Amérique du Nord.

A propos des métiers de Kiné et de Sage-femme : la situation des kinés est peu enviable puisque, si le déremboursement progressif des soins par la sécu est mis en place, les kinés seront concurrencés par les ostéopathes formés à la pelle dans les écoles privée. Mais, pour le moment, leur situation est stable. Quant aux sages-femmes, difficile de faire pire qu'actuellement, du moins, en secteur hospitalier (salaires faibles, gardes les jours fériés, beaucoup de responsabilités mais peu de reconnaissance par rapport aux médecins).

Enfin, à propos des spécialités médicales que tu cites, à l'exception de la biologie médicale qui a subi l'arrivée des financiers dans le capital des centres d'analyse, celles-ci n'ont pas spécialement à craindre pour leur avenir.

De toute évidence, quelque soit la spécialité médicale ou para-médicale choisie, ce choix doit uniquement reposé sur l'envie de faire ce métier, et pas sur les conditions de vie ou le salaire qui peuvent y être associés.
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