Posté le 12/08/2016 � 04:09
Je suis chirdent libéral. Je prépare un plan B (en dehors du monde de la santé) pour quand la situation des dentistes français ne sera plus viable. J'aime mon métier, j'aime la chirurgie, mais si j'étais en PACES je pense que je choisirais pharma car c'est moins risqué économiquement, et à un moment il faut faire vivre sa famille.
Pour les écoles privées dentaires, les gouvernements sont complices car ils sont bien contents de récupérer des praticiens formés ailleurs (donc gratuits) et qui feront baisser les tarifs. Il ne faut donc pas attendre le moindre cadeau de l'état de ce côté là. Les médecins et les pharmaciens sont plus protégés car les gouvernements ont peur (je pense) que des praticiens mal formés dans ces métiers provoquent des morts et des scandales de santé publique.
Concernant l'officine, j'ai des copains pharmaciens qui se sont installés directement à la sortie des études, je connais pas bien les combines car je ne suis pas du milieu, mais c'est possible d'être libéral sans avoir d'argent de côté apparemment. Et de toute façon pour s'installer en libéral en dentaire, il faut bien compter 300K€ minimum pour une création ou une reprise (matériel, etc...).
Concernant l'internat dentaire, il faudrait demander à d'anciens internes, mais il me semble qu'il y a beaucoup moins de postes de PH que de postes à l'internat : beaucoup d'anciens internes reviennent exercer de manière "classique" (omnipratique) en libéral.
Concernant la recherche clinique en odontologie, c'est hyper-marginal en dentaire, il doit y en avoir 50 en France, et encore... Après si tu fais cette passerelle, tu aurais un double diplôme pharmacien-dentiste qui pourrait peut-être t'ouvrir des portes. Je connais (enfin tous les dentistes le connaissent je pense) un dentiste qui a fait le chemin inverse : après dentaire il a fait la passerelle vers pharma, et au final il a écrit un bouquin "la pharmacologie en odontologie" et il est PH à l’hôpital. Mais c'est un projet aléatoire à mon avis : beaucoup d’appelés pour peu d'élus, c'est risqué.
Au final, tu dois un peu faire le choix de la raison (bon poste potentiel de pharmacien en pharmacovigilance, avenir quasi-assuré, évolution probable) ou le choix de la passion (ton métier rêvé à la base mais reprise d'études, avenir et salaire incertains...).
Le problème c'est que souvent on a tendance a rêver de ce qu'on n'a pas, c'est humain... Beaucoup de dentistes se seraient bien vus pharmaciens d'officine. Mais l'inverse semble vrai aussi. A ta place j'aurais continué là où tu es car l'avenir semble plus serein, mais au final quoi que les gens te disent, cette décision appartient à toi seul.
Bon courage !