Posté le 13/09/2007 � 23:31

Je suis interne en psychiatrie à Paris mais que vous importe ? Seriez-vous en train de chercher des attaques personnelles ? cela démontrerait-il, notamment pour toi Gen27, ton incapacité à attaquer les idées que je formules ?
Il semblerait pour toi, Pipo, que tu connaisses mal les conditions de vie des ouvriers. Il ne s'agit pas de casser un carreau mais de perdre un membre avec une tronçonneuse, de tomber d'un échaffaudage ou d'en recevoir un sur la tête. Il y a des tués.
Tu évoques la société communiste. D'abord, j'aimerais bien savoir ce que tu entends par là car ce concept énoncé par Marx est bien différent de ce qu'on a pu lui faire dire. Ensuite, je parlais d'un principe de rémunération du travail et je proposais l'ancienneté et la pénibilité. Tu dis que la médecine est un métier comme un autre ? ah oui ? un rhumatologue vit 10 ans de plus qu'un ouvrier en moyenne. Six heures de travail sur un chantier ou dans une usine ne fatigue pas de la même manière que six heures dans un cabinet. Un PH se ramène à l'heure qu'il veut le matin tandis qu'un manoeuvre ou un employé doit respecter un horaire précis.
Concernant la responsabilité, j'évoquais le commandement dans le sens où c'est le médecin qui décide des traitements et les infirmières qui s'exécutent pour le donner. Mais il est vrai qu'auparavant, les médecins avaient plus un statut de chef qu'aujourd'hui. Ce que vous ne comprenez pas, c'est que la responsabilité d'agir, de contrôler le corps du patient est un privilège. Or vous semblez considérer la responsabilité comme un risque. Oui elle l'est mais d'autres professions comportent de tels risques sans être rémunérer autant, où le risque, c'est soi-même : militaire, pompier, flic, ouvrier... C'est que la rémunération n'est pas indexée sur le risque du métier. Donc votre argument, qui emprunte au registre économiste et capitaliste (rémunération du risque) n'est que la défense creuse de la richesse des médecins, votre propre avenir peut-être.
Tu dis "sous quel prétexte une activité ne devrait elle pas être rémunérée ? la passion ? la "vocation", un grand mot aussi, qui permet de tout excuser, le médecin ne doit pas compter ses heures, ses gardes ...". J'ai été mal compris, je répète, je parlais de rémunération selon d'autres critères que ceux utilisés aujourd'hui. Quant aux heures de travail de l'interne, mes amis d'autres spécialités m'ont suffisemment décrit les choses pour savoir qu'il y a une véritable exploitation. L'esclavage ne consiste pas à travailler sans rémunération ou à être la propriété de quelqu'un, c'est surtout d'être obligé de travailler plus d'un tiers de son temps. Le travail aliène. La haute rémunération des médecins n'est qu'une carotte pour que ces serviteurs du système de santé de l'Etat résorbent la demande de santé sans cesse croissante. Et vous, vous marchez...
Pour résumer, je préconises une profession médicale humble, avec une rémunération à la hauteur de sa pénibilité et de son temps de travail, et avec une affectation géographique décidée par l'Etat (c'est un autre problème les déséquilibre d'affectation, à cause surtout de la profession libérale, qui crée à elle seule en grande partie la pénurie là où elle existe), avec des études payées par l'Etat pour compenser, et moins exploitante (l'exploitation des externes et internes est la conséquence directe des privilèges des PH et autres). Quant au temps de travail, il devrait être diminué pour tout le monde en France et indexé sur l'évolution de la producitivité (avec pour objectif la croissance zéro ; un progrès technique purement qualitatif), mais c'est une autre histoire...
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"Il en est beaucoup qui meurent trop tard, et quelques-uns trop tôt. Le précepte qui dit : "Meurs à temps", nous est encore étranger.
Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Première partie, De la mort volontaire