Posté le 29/06/2020 � 22:07 puis édité
2 fois 
Hello!
1er message pour moi aussi, néo-D3 en pleine remise en cause. J’ai depuis très longtemps voulu être médecin (avec tous les fantasmes, les clichés de la profession etc qui vont avec). J’ai dû faire un choix d’orientation très tôt (à 16 ans), et donc j’ai pris PACES en me disant « je ferai pharma, je n’aurai jamais les capacités pour médecine ». (Mal)heureusement je les ai eues. J’ai pris médecine presque sur un coup de tête en voyant que je pouvais l’avoir. P2-D1 super. Pas trop de vie (les soirées très peu pour moi), mais étant un peu misanthrope sur les bords, du moins tolérant très bien la solitude, ça allait.
Puis voilà l’externat, et rien ne va plus. D2 validée dans la douleur. Jamais de rattrapages, mais un réel manque de motivation pour travailler. Et de plus en plus, un dégoût pour les stages, pour le côté trop hiérarchique du CHU. Mon émerveillement initial, mon intérêt semble s’être envolé. Mon obsession est désormais de pouvoir partir le plus tôt possible, et je m’en veux de penser cela. Je vois les internes, le nombre d’heures qu’ils font, et j’ai l’impression qu’ils gâchent leur jeunesse, sans avoir de vie à côté. Enfin si, ils ont les soirées, super, moi qui n’ait jamais supporté l’alcool ni le bruit fort.
J’aimerais me reconvertir, mais la question est « en quoi? ». J’ai à la fois l’impression que tout m’intéresse et que rien ne m’intéresse vraiment. J’ai toujours été très mauvaise pour faire des choix, choisir c’est renoncer, et j’ai beaucoup de mal à renoncer.
J’ai aussi l’impression d’aimer les gens, d’avoir besoin de leur contact, mais de terriblement manquer de patience et d’empathie avec eux. Globalement « l’humain » n’est pas trop mon point fort, j’ai toujours eu des aptitudes sociales franchement limitées. En général avec les patients c’est tout l’un ou tout l’autre: soit ça va super, ils m’adorent, soit ils me détestent et ça se passe mal. Sachant que ça se passe tout de même bien trop souvent mal. Les spécialités sans contact humain telles que santé publique, biologie médicale etc ne me passionnent vraiment pas.
A la base je suis plutôt littéraire mais j’aime depuis toujours les sciences. Je serais tentée d’aller en psychiatrie et en même temps j’ai l’impression que je n’aurai jamais la patience ni la capacité d’écoute nécessaire. Médecine générale me tenterait, justement pour le côté « ne pas renoncer », et je préférerais un exercice en libéral mais j’ai horreur de tout ce qui est administratif (oui, je n’ai pas choisi le bon métier, je sais).
Y a-t-il un moyen moins coûteux que ceux cités précédemment pour faire du journalisme médical? J’adore écrire et vulgariser.
Et aussi puéril et matérialiste que cela puisse paraître, j’ai envie d’avoir une vie, du temps pour se consacrer à mes passions, que je n’ai pas actuellement entre les stages (que je déteste), et les cours à travailler. Je ne dors pas assez car je veux quand même me garder un petit temps pour mes passions, mais qu’est-ce que ça sera quand je serai interne?
C’est à la fois soulageant et un peu déculpabilisant de voir qu’on n’est pas le/la seul(e) à vouloir faire autre chose. Quand je pense à me réorienter je ne peux m’empêcher de penser à la première personne hors numérus, en me disant « si j’avais fait un bon choix d’orientation, je n’aurais pas pris sa place ». Je ne suis même pas en échec, mon éventuel arrêt surprendrait tout le monde. Sans compter les sacrifices de mes parents. Et puis repartir de 0 ne m’enchante guère. Je vais essayer de finir ces maudites études puisque sinon je n’aurai presque aucune équivalence, mais j’ai l’impression, chaque jour, de m’enfoncer un peu plus sur un chemin qui ne me correspond pas, et donc de persister dans l’erreur. J’espérais pouvoir bifurquer vers autre chose une fois mon internat terminé (et donc ma jeunesse passée à l’hôpital et à la BU, cette simple perspective me dégoûtant profondément), mais je vois qu’après ça n’est pas forcément plus simple. Je suis complètement perdue.