Posté le 09/08/2014 � 20:41

On en sait toujours moins avant de s'y confronter. Et on ne cesse de découvrir une fois qu'on y est.
Les stages, ce n'est pas une mauvaise idée mais quelqu'un faisait remarquer judicieusement que tu ne verrais qu'une partie de la médecine. Je tends à penser que c'est toujours mieux que rien. J'ai fait de nombreux stages dans mon premier cursus non médical et, même si j'avais une bonne vue sur la médecine, y être, c'est différent. À la fois, on connaît mieux le milieu, mais c'est vraiment différent que d'être soi-même auprès du patient, que de faire les examens, que de faire l'apprentissage pas toujours simple de la clinique, que de sentir de plus en plus, même quand on est au début de ses études, le poids de la responsabilité qui pèse sur soi…
Certains, comme moi, s'orientent en médecine sur le tard (je suis rentrée en P2 à 27 ans) parce que, que leur parcours précédant leur plaise ou leur déplaise, on sentait que l'on aurait des regrets si on allait pas jusqu'au bout. Du moins, pour ma part, je n'avais pas envie de me traîner une vie de regret de ne pas avoir tenté médecine (quitte à échouer à l'entrée de la P2).
Bon, c'est un peu particulier pour moi, je n'ai pas fait de PACES mais une passerelle. Mais ça revient un peu au même in fine : des questions, des questions, des questions, beaucoup d'incertitudes (d'autant plus que, quand on est plus âgé, on hésite un peu à se lancer dans une autre voie, si longue, après un parcours parfois réussi), et le fait qu'il faille se battre pour rentrer (la passerelle est une forme de concours).
Franchement : je n'ai aucun regret d'avoir tenté. J'ai découvert des choses que je n'imaginais même pas et qui me passionnent au-delà de ce que je pensais.
Les motivations que tu déploies semblent tout à fait pouvoir s'accorder avec la médecine. Mais elles peuvent aussi s'accorder à d'autres choses. Donc à toi de voir.
La PACES est, paraît-il, une année ingrate, mais nécessaire. Et pas seulement pour le concours. Ça aide quand même par la suite.
Enfin, on n'a jamais de certitude. Mon premier métier, c'est psychologue. Je n'avais pas de certitudes non plus. J'étais même sûre que la fac me virerait un jour, comme ça, sans explication, parce qu'ils découvriraient qu'ils se seraient trompés sur mon compte, etc., etc. Finalement, je suis quand même parvenue au bout de mon cursus et je ne pense pas être trop mauvaise. Ça m'a beaucoup plue. Même si ça ne m'a pas empêché de me lancer dans médecine.
Et c'est pareil pour médecine. J'ai un peu mûri entre temps (mais juste un peu) mais… c'est une chose que d'avoir des certitudes et une autre que de se dire que l'on est bien où on est, même si c'est dur, parfois atrocement dur et que l'on a envie de tout laisser tomber, de balancer ses livres par la fenêtre, de ne plus se rendre en cours, en stage, tout en se disant que l'on ne peut pas faire autrement parce que, quelque part, on ne sait faire que ça… et on a envie que de ça. Aussi atroce que ça puisse être à d'autres moments.
Je me suis dit que peut-être je me trompais, que médecine était une erreur, trop long, trop dur, qu'il y avait la mort (ça m'a empêché plus jeune de me lancer, et pourtant, pourtant… j'ai toujours eu un peu de ce courage-là… celui de faire avec, d'affronter, et d'en faire quelque chose pour ne pas que ça dévore de l'intérieur)…
Il y a aussi des gens qui sont déçus des études médicales et du métier en lui-même, mais tu les trouveras moins sur ce forum…
Ensuite, tu peux toujours te chercher. Tu as le droit de (te) chercher. On tend à faire croire que tout choix post-bac est définitif alors que c'est loin d'être vrai. C'est peut-être moins facile après, mais il n'y a rien d'impossible. (J'ai fait quatre parcours différents après le bac, chacun réussi.)
Et puis, bon, tu as encore un peu de temps, quelques mois, avant de cocher quelques petites cases sur APB et de nombreuses années devant toi pour choisir !
_____
Passerelle DFGSM2 2013
DFASM1.
Externe de l'AP-HP.