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Perte totale de motivation

Aller en bas • 12 r�ponses
Bourinatorix
Bizut (futur carré)

Messages : 5
Enregistré : 31/10/2019
Posté le 31/10/2019 � 23:37 notnew
Bon j'ai attendu longtemps avant de poster quelque part mais j'ai l'impression que ça aurait une chance de m'aider.
Pour moi, aucune autre filère que celle-ci me parlait, je n'ai jamais vraiment eu de spécialité en tête, j'avais de la famille dans le domaine médical mais je ne m'en étais pas vraiment informé des cursus avant de m'y lancer
J'ai eu ma P1 en une seule fois que j'ai relativement bien vécue, ayant un frère en colocataire qui me précédait de 2 ans dans mon cursus. N'ayant jamais trop eu de vie sociale ou de vrais loisirs pendant mes années collège-lycée, ça me dérangeait pas trop de passer une année entière à apprendre des choses sans vraiment s'en demander la raison. J'éprouvais cependant des difficultés avec l'anatomie, qui me semblait bien plus rébarbative que passionnante
En deuxième année de médecine, mon premier stage infirmier se passe plutôt bien en réanimation chirrugicale. J'ai pas vraiment réalisé beaucoup de gestes ni vraiment beaucoup de relationnel avec les patients, mais je me fonds bien dans l'ambiance avec les infirmières, quitte à courir partout et à faire de petites tâches. Je reste admiratif des médecins que je cottoye peu. je découvre ensuite les soirées où j'y prends goût, peut être de manière trop superficielle. Je m'investis également dans une association humanitaire, la même que mon grand frère soit dit en passant. Je cours partout à la fac, j'essaie de connaître le maximum de gens même si j'arrive pas vraiment à tisser de vrai relations. Je rentre dans un groupe de gens que je quitterai des années plus tard par la petite porte réalisant que je n'y avait jamais vraiment eu ma place. Les cours ne me passionnent pas particulièrement mais j'arrive à valider mon année en étant relativement sérieux, sauf le deuxième semestre où je me laisse franchement aller. Les séances de sémiologie à l'hospital sont plus distractives qu'instructives, on n'y apprends pas vraiment grand chose. Le premier Je pars sur le terrain où je fais de l'hospitalier local le matin et passe les après midi à l'orphelinat que notre association finance. N'ayant pas suffisamment de connaissance pratique, ce voyage nous permet surtout de réaliser les conditions de soins qui sont bien différentes des nôtres
Je commence la troisième année sur les mêmes bases, je poursuis mon investissement dans la même association. je commence à percevoir une lassitude. Je change de groupe d'amis pour aller voir d'autres personnes de ma promotion. Je valide encore les examens sans réelle passion, en ayant tout de même travaillé de manière plutôt régulière. Mon stage cette année se résume à des consultations spécialisées en orthopédie pédiatrique et une opération au bloc opératoire, avec un chef de service hautain et insupportable. Je finis mon année au Bénin dans le cadre de mon association, mais je me focalise plus sur le groupe avec lequel je suis en occultant un peu la richesse du monde qui s'ouvrait à nous
Je tombe ainsi dans l'enfer de l'externat et des modules. Je commence sérieusement à bosser quitte a renoncer à une vie sociale que j'avais que peu entamée. Je prends un premier stage en radiothérapie, stage plutôt pris par dépit, j'avais pas vraiment d'idée et été influencé par une amie , beaucoup trop spécialisé pour nous. Je m'y intéresse omme j'y peux mais j'ai du mal avec le relationnel, nvieau clinique je rame. J'en ressors sans l'impression d'y avoir appris grand chose mais l'équipe est sympathique. Vint les premières gardes, aux urgences où j'ai vraiment du mal mais j'essaie tant bien que mal de voir des gens, en essayent de faire un examen tant bien que mal. J'ai beaucoup de mal a m'adapter et mon interne m'aide pas vraiment et bosse dans son coin. Début de mon stage en HGE. L'ambiance est tenudue entre les internes débordés avec leurs compères plus expérimentés qui sont loin d'être aidant, mais j'essaie d'apprendre mon petit boulot d'externe sans compter mes heures. J'en ressors plutôt satisfait avec des compliments de mon interne. Le stage suivant se passe de manière relativement similaire, avec uen meilleure ambiance entre internes. Avec le recul ,j'aurais pu avec une meilleure attitude mieux en profiter.Vint ensuite la réanimation médicale, stage auquel j'avais beacoup d'espérances au vue de mon premir stage que j'avais bien aimé. L'ambiance est top avec les internes et collègues, les cas intéressants, mais je me sens à côté, je n'y arrive pas nvieau geste techniques. Le rythme est assez intense avec une garde de nuit tout les 5 jours environ. J'en ressors plutôt frustré, sans aucun compliment ou mot gentil, "par la petite porte". Vint ensuite un stage chez le praticien pour me reposer un peu. J'y vais sans trop prendre d'initiatives, le médecin est sympa mais j'arrive pas à ressentir un réel épanouissement, je ressens que j'ai encore du mal à appréhender le patient en face de moi et il me le fait justement remarquer. J'en ressors avec des compliments de sa part, mais sans réelle avancée sur mon projet futur.
Prochaine répartition, je choisis par dépit un stage en urologie pour valider la chirurgie, je l'appréhendais énormément car très peu fasciné par le bloc opératoire. Au final, les séniors sont sympathiques en consultations, je fais pas beaucoup de bloc et je m'y habille encore moins. En secteur, on fait clairement le sale boulot mais ca me dérange pas tellement, même si des prises en charges laissent clairement à désirer. J'en sors sans vraiment d'évaluation, sans réél avis.
Pour l'un de mes derniers stage, j'avais envie vraiment de progresser en clinique et prises en charge. Je prends pour cela un stage très réputé en maladies infectieuses. Là, c'est la dégringolade. Je réalise mes limites en terme de prises en charge et le fait que je suis incapable de réaliser le moindre geste technique. Malgré mes nombreux stages en secteur auparavant, j'ai l'impression d'en être resté au même point. Le relationnel ne s'améliore pas non plus. Je vis pour moi un enfer, je sors tous les soirs dépité à 18h30sans l'impression d'avoir fait quelque chose. Même en ressortant, je n'arrive pas à déculpabiliser ou relativiser. Je finis clairement complètement dégouté en sortant par la plus petite porte avec l'horrible impression de régression. Pour moi, j'uarais mérité d'être invalidé au vu de mes maigres compétences mais mes supérieurs ne le font point. Je suis même pas capable de présenter un cas clinique sur la tuberculose sans l'aide de mes ACC
Les mois suivants, je n'arrive plus à ouvrir un livre, je commence un traitement anti-dépresseur et une psychothérapie sans réel amélioration pour moi. J'arrive tout de même à valider mon année
Lassé du CHU, je débute un stage en périphérie avec le moral à 0. Je dois loger sur place pour pas rouler une heure tout les matins. Je n'ai plus aucun repère, je me sens completement perdu. Les deux premiers jours sont très difficiles et j'arrive a peine a remplir une observation ou un bon de radio. Vient la remise des diplômes de mon frère, je réaliser peut être que c'est mon tour l'année prochaine. Je me sens totalement indigne, je n'arrive plus à retourner en stage. Je me mets en arrêt maladie, je me sens incapable de quoi que ce soit. Mes parents sont obligés de prévenir le service, je me sens incapables de le faire. Je glisse lentement tout l'été à flâner et sans réussir a ouvrir le moindre livre. Je passe une semaine dans le sud completement déboussolé
à faire réellement n'importe quoi avec des connaissances.
J'arrive en D4, j'arrive toujours pas à ouvrir le moindre livre. Je prends un stage non clinique en toxicologie. Un stage de bureau où l'administratif supplante la réflexion médicale. Bien que bien acceuillis et encadré par rapport aux stages précédents, je glisse encore plus. J'ai l'impression de vivre dans un monde parallèle, que rien ne peut m'affecter et que ma personne n'a aucune influence sur ce qui m'entoure. Cela s'applique de plus en plus et c'est particulièrement effrayant

Ca fait donc des mois que je suis plus qu'en doute sur mes études, mes capacités et ma légitimité à être médecin. J'ai déja parlé à des personnes qui ont vécu des moments difficiles dans ces études mais je réalise que dans mon cas j'ai la douloureuse impression d'avoir passé 6 ans à enfiler des perles uniquement dans ce domaine sans avoir le temps ou l'énergie de m'intéresser à autre chose et que désormais ma chance est passée. J'ai perdu toute envie de vivre une vie et l'espoir de mener une vie épanouie dans ce domaine, d'autant plus que j'ai croisé certains praticiens complètement malheureux dans leur vie personnelle car trop impliqué et stressés à l'hôpital
J'arrive a valider pour l'instant le contrôle continu mais j'ai l'impression que ce n'est qu'une question de temps, j'arrive meme plus à me donner la pression pour un tel classement
J'ai l'impression de couler de plus en plus sans avoir l'espoir que l'année prochaine sera plus heureuse. Je vois des gens de mon entourage qui se lancent dans des réels projets, sont passionnés dans leurs études universitaires alros que je me sensconfinés à lire des massons par coeur qui ne m'ont jamais passionné. Je ne sais plus comment aller mieux ou même mener une journée convenable. Pour moi l'hôpital et l'ambiance qui y règne est devenu une énorme source d'angoisse. Peut etre que jem e suis pas lancé à fond mais je me sens actuellement incapable d'assurer un minimum dans la moindre des spécialité
J'ai fait par de mes doutes au comité d'aide de la faculté. Malheureusement, il n'ont pas compris ma demande mon cursus étant "parfait" selon eux (pas de rattrapages, stages "validés") et n'ont fait qu'amplifier les doutes que j'avais. Mes amis, du moins camarades de promo me délaissent et je me sens de plus en plus seul
Je suis suivi encore par un psychiatre et psychanalyse mais je n'ai pas l'impression d'avancer, et dépendant aux antidépresseurs. J'ai l'impression de ne rien faire de mes journées et cela m'est de plus en plus insupportable
Je lance ainsi une petite bouteille à la mer, je sais meme pas ce que je recherche mais écrire cet énorme pavé m'a déjà fait du bien en soi, je gratifie vraiment ceux qui auront le courage de le lire
Merci
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Montpell73
Externe (diplomé secrétariat médical)

Messages : 65
Enregistré : 12/07/2016
Posté le 01/11/2019 � 16:10 notnew
Je n'ai pas tout lu mais tu devrais prendre de la distance avec ce que tu fais pour faire ce qui te plait même si ce n'est rien faire : prends du temps pour toi.
Et puis tu peux aussi consulter ou en parler avec des gens plus âgé faut pas que tu sois dans une détresse.
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Bourinatorix
Bizut (futur carré)

Messages : 5
Enregistré : 31/10/2019
Posté le 01/11/2019 � 19:08 notnew
Le problème c'est que j'en parle vraiment à mon entourage, et à des gens dont je pensais qu'ils étaient passés par des périodes similaires mais ca fait des mois que ca dure et j'ai vraiment l'impression de couler de plus en plus
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Lasilix
Interne

Messages : 149
Enregistré : 17/09/2015
Posté le 11/11/2019 � 02:19 notnew
J'ai tout lu, du début à la fin.

Il me semble que tu t’auto-évalue trop sévèrement. Tu dis : « J’aurais mérité d’être invalidé ». Sais-tu au moins ce que c’est ? Si tu avais déjà expérimenté ce genre d’échecs, tu ne les souhaiterais pas. Qu'est-ce qu'un stage réussi pour toi ? Pour moi c'est un stage validé. Tu t’es levé tous les matins pour y aller, tu as fait ce qu’on te demandait. Le travail que tu as fourni mérite d’être reconnu. Beaucoup de gens ne se posent pas ces questions, ne vont pas en stage et sont heureux de valider si ça passe.

Tu dis avoir l'impression que ta personne n'a aucune influence sur ce qui t'entoure. Pense aux gens que tu as rencontrés dans ta vie et qui ont marqué ta mémoire. Se doutent-ils que tu te souviens d’eux pour telle ou telle chose ? L’influence que l’on a sur les autres n’est absolument pas mesurable. Pour la relation avec les patients, tant que tu essayes de bien faire les choses et d’agir dans leur intérêt, il n’y a pas de problème. Chacun a une façon d’être et de faire différente, aucune n’est supérieure aux autres. Tu n’as rien à reproduire, simplement à être toi-même et à prendre soin des gens.

Pour moi, l’hôpital et l’ambiance qui y règne est devenue une énorme source d’angoisse
Tu es loin d’être seul dans ce cas. Les hôpitaux sont des lieux où la charité n’a plus sa place, de vrais paniers de crabes. Ce qui serait inquiétant, ce serait que tu y sois comme un poisson dans l’eau !

Je vois plein de gens de mon entourage qui se lancent dans de réels projets, sont passionnés
Ou font semblant de l’être… Et si c'est le cas, tant mieux pour eux ! Tu crois vraiment que la plupart des gens sont passionnés par leur travail ? A cet égard, tu as choisi un bon métier, avec la sécurité de l’emploi et un bon salaire à la clé. Ce n’est pas rien quand même. Et quand bien même tu ne saurais faire aucun geste technique, tu peux toujours prendre biologie, anapath, psychiatrie, médecine du travail ou santé publique. Il y a tellement pire !

Ton projet humanitaire semble intéressant. Ce n’est pas tout le monde qui a fait ça. Quelqu’un d’un peu orgueilleux avec même expérience fanfaronnerait beaucoup plus. Ne te laisse pas impressionner. Ce que tu as fait est très bien et largement valorisable. Y a-t-il une chose qui te passionne ? Les gens de ton entourage ont peut-être aussi des idées à te proposer.

Quand à l’impression de « glisser », de « couler », que « désormais ma chance est passée », je crois que c’est normal en tant qu’adulte de s’interroger sur ses choix, sur le temps qui passe. Lire un peu de poésie ne te ferait sans doute pas de mal (Lamartine, Baudelaire...on les étudie trop peu, et trop tôt pour les comprendre)

Enfin, ce qui me frappe, dans ton message, c'est que tu utilises 3 fois l'expression "par la petite porte", même pour parler de ta sortie d'un groupe d'amis ! Or, si tu n'étais pas à l'aise avec ces gens, tu as bien fait de t'en éloigner. C’est quoi la grande porte ? Celle empruntée par ton frère, médecin passionné et très sociable ? (dsl pour la psychologie de comptoir, je n’y peux rien, je suis en pharma^^) Il y a d’autres façons d’être, plusieurs manières de réussir. Je ne peux que te conseiller de lire les vies de saints. Ces exemples de don de soi sont trop oubliés au profit de modèles de développement personnel. Ce n’est pas en cherchant à être heureux soi-même qu’on le devient.
« Quiconque veut sauver sa vie la perdra » dit l’Evangile.

La psychanalyse... autant jeter l'argent par la fenêtre, non ? Pour l'impression de ne rien faire de tes journées, tu ne peux pas aller dans une bibliothèque ?
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Baka
Doyen

Messages : 643
Enregistré : 26/10/2006
Posté le 12/11/2019 � 21:21 notnew
Salut
J'ai tout lu, à la base les études de médecine sont pas simples à la base mais le contexte socio-économique actuel fait que ça devient extrêmement compliqué pour tout le monde.
A mon humble avis il faut considérer la médecine comme une mission et non comme un statut ou une identité. Autrefois le médecin était une figure respectable et on faisait les sacrifices qu'il fallait faire pour maintenir cette aura. Maintenant chacun pense à sa peau, à sa famille ses propres intérêts, on perd son temps dans des conflits interpersonnels à la con, la relation patient médecin s'est énormément horizontalisée depuis internet ( ce n'est pas une mauvaise chose en soi, ça change juste la nature de la relation qu'on peut avoir avec eux)
pour ma part c'est à partir de ce moment là que j'ai commencé à me sentir mieux dans ce cursus
à mon avis en D4 il faut surtout se poser les bonnes questions
- qu'est ce que je fous là ?
- qu'est ce que je veux vraiment ?
- est ce que la clinique me convient ? si oui est ce que je privilégie le relationnel ou le côté technique
après le reste... on vit des temps de crise, il faut faire le dos rond on a pas trop le choix et de toute façon le monde continue à tourner qu'on soit là ou pas...
On est pas obligé de terminer sa vie en médecine même si ça a demandé énormément de sacrifice
Y'a un chirurgien cardio vasculaire qui s'est reconverti en vendeur de crêpe je trouve que c'est plus intéressant que de se jeter par la fenêtre c'est ce que je me dis quand je vois l'absurdité du système
Bref faut se donner le temps de réfléchir et aussi de bien s'entourer
Si ça avance pas avec la psychanalyse autant le dire et l'interroger sur ce qui bloque, les résistances et peut être changer ou arrêter
mais bon chacun fait comme il veut...
ma devise c'est vivre d'abord, psychanalyser ensuite... Lacan disait "quand l’analysant pense qu’il est heureux de vivre, c’est assez "
peut être à méditer
_____
"A modest man, but then he has so much to be modest about"
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Bourinatorix
Bizut (futur carré)

Messages : 5
Enregistré : 31/10/2019
Posté le 15/11/2019 � 20:10 puis édité 2 fois notnew
je voulais vous remercier pour le temps que vous avez pris a me répondre
Je pense en effet que mon entourage et l'ambiance exécrable qui règne dans notre promotion ainsi qu'à l'hôpital en tension y jouent pour beaucoup, c'est pas pour rien toutes les personnes dans les rues hier...
Je vais faire mon prochain stage en laboratoire pour voir si l'univers me convient mieux, et me renseigner pour réaliser un SIR pour m'ouvrir au domaine de la recherche qui est trop peu développé dans notre formation initiale.
Avec le recul, l'internat de biologie médicale semble beaucoup m'intéresser et de plus j'ai pas le pression d'avoir un classement de dingue pour pouvoir y accéder.
Par ailleurs je retrouve un regain d'intérêt dans la littérature, et vous avez raison dans le faits que certaines oeuvres sont étudiées que trop tôt dans notre parcours scolaire et donc restent incomprises et incongrues. Je pense ainsi à Baudelaire par exemple, et à la Metamorphose de Franz Kafka que j'avais vus au lycée pour la première fois. J'ai également lu dernièrement des romans de Tahar Ben Jelloun et de Murakami qui m'ont énormément plus.
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Insulaire
Jeune Bizute

Messages : 2
Enregistré : 20/11/2019
Posté le 20/11/2019 � 22:10 puis édité 1 fois notnew
J'ai également tout lu, ton message m'a beaucoup touchée.

J'espère que tu vas mieux, il n'y a pas grand chose pour moi à rajouter aux réponses que tu as reçues, ces dernières ont été très bien formulées.

Je te souhaite de retrouver Foi en l'avenir et en toi-même.

Je suis également étudiante en médecine, en quatrième année, le doute et le mépris de moi-même font partie de mon quotidien, malgré que mon parcours soit considéré comme enviable.

C'est difficile, mais il faut trouver l'équilibre entre l'intransigeance qui nous permet de nous améliorer et l'indulgence qui nous permet de rester sain d'esprit.

Peu sont ceux qui y arrivent, et souvent ils font ce qu'ils ont à faire, obtiennent leurs diplômes, puis une fois bien installés, avec un salaire sûr tous les mois et un foyer, ils sont contents d'en être arrivés là et les études ne sont plus qu'un mauvais souvenir. C'est triste mais c'est comme ça.

Personnellement ce qui m'a toujours aidé à me remettre sur pied est que je sais exactement pourquoi j'ai commencé ces études : et ce n'est pas par vocation, ni par passion; c'est pour être libre.

Il y a plusieurs structures aujourd'hui, comme les maisons médicales (en Belgique c'est comme ça que ça s'appelle) qui permettent d'avoir des horaires franchement convenables (9h-18h) et tous les médecins que j'y ai rencontré avaient vraiment l'air épanouis et heureux.

Désolée, j'ai fini par plus parler de moi que d'adresser ton problème.

Je voulais juste te dire que tu n'es pas seul et te partager ce qui m'aide à aller mieux.

Vraiment je te souhaite tout le bonheur du monde, tu as l'air d'être quelqu'un de gentil.
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Bourinatorix
Bizut (futur carré)

Messages : 5
Enregistré : 31/10/2019
Posté le 22/03/2021 � 17:05 puis édité 3 fois notnew
Bonjour,
Je me permets de remettre un post suite à ce long message que j'avais publié intialement.
Malgré ces péripéties j'ai pu valider mes stages de D4 et passer l'ECN avec un classement relativement correct. Mes stages en laboratoire se passent relativement bien et me donnent le goût à la biologie médicale. Entre temps je me suis beaucoup intéressé à la recherche qui a été un peu ma bouffée d'oxygène dans cette année de pur bachotage avec pour projet de couper mon internat d'un M2. Je m'engage dans une relation qui me fait énormément de bien et permet de supporter le premier confinement dans de bonnes conditions
Je décide ainsi de changer de ville pour un nouveau départ. Je débute les cours de M1 en attendant la réelle rentrée en novembre. c'est pas hyper prenant, je m'ennuie mais je prends mon mal en patience en me disant que l'internat améliorera les choses.
Première semaine de stage très difficile à gérer, je suis à bout émotionnellement, j'arrive pas à m'intégrer avec les internes. J'ai des idées noires et je préfère mettre l'internat de côté suite à une consultation.
Je vois des médecins entre temps, je recommence mon suivi chez un psychiatre. Je vois la médecine du travail et mon chef de service qui est mon responsable de DES entre temps qui me propose un aménagement adapté. La semaine de la reprise a été catastrophique sur le plan émotionnel. Je n'arrive plus à retourner en stage depuis. Je suis vu par une rimbambelle de personnes, dont le responsable du troisième cycle et le responsable de la commission bien être. J'en suis à 3 lignes de traitements.
Sur le plan personnel comme professionnel je suis en train de sombrer une seconde fois, je n'arrive pas a tisser de nouveaux liens et le peu de gens qui sont restés à mes côtés s'éloignent. J'ai conscience que le repli sur soi est devenu habituel dans ce contexte sanitaire et que je ne suis pas le seul à souffrir de cela, tout le monde souffre tellement qu'ils n'ont plus la force de s'occuper des autres.
Je sais que la situation sanitaire n'arrange rien mais je n'arrive plus actuellement, j'ai complètement perdu pied et malgré un suivi renforcé je ne remonte pas. Je culpabilise énormément de l'image que je renvoie à mes co-internes, même si je sais bien que je ne peux la maîtriser.
Je refuse de me faire du bien (cela rend mes thérapeutes fous) et ne trouve aucune chose qui m'apaise ou me procure plaisir, je deviens complètement anhédonique et aboulique.
A présent ma relation vient d'être arrêtée par mon +1 qui ne supportait plus me voir sombrer depuis des mois. Je pense que nous resterons en bon termes, objectivement la relation devenait beaucoup trop déséquilibrée par mon mal-être constant et le peu de choses que nous partageons ensemble. Après cela m'a peut être donné un rebond d'énergie pour essayer de sortir de ce cercle vicieux.
La question de la réorientation se pose pas vraiment, j'ai juste l'impression que ca aurait révélé certaines lacunes beaucoup plus tôt dans mon cursus, d'autant plus que ces études sont tout sauf professionnalisantes... Avec ceci rajoutez la dépendance parentale toujours présente qui rend les relations avec eux completement toxiques, j'arrive au début du troisième cycle avec une image et une affirmation de moins meme complètement broyée.

Je ne sais pas si j'arriverais à trouver des solutions sur ce forum mais je trouve ma situation de moins en moins supportable, les envies suicidaires et la tension mentale excessive au début de ma dépression ont laissé place à une aboulie extrême. Je sais que cela nécessite du temps mais j'ai l'impression que mon arrêt prolongé entraîne un horrible effet pervers et m'éloigne de plus en plus d'une reprise professionnelle.

Quoi qu'il en soit, cela fait toujours du bien de poser ces mots sur un clavier je remercie ceux qui prendront le temps de lire et de me répondre
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Lasilix
Interne

Messages : 149
Enregistré : 17/09/2015
Posté le 25/03/2021 � 21:21 puis édité 1 fois notnew
Tu as très bien compris le problème : cet arrêt prolongé et ces suivis par diverses personnes ne t’aident pas. A mon avis, le médecin qui t’a proposé ça n’a pas vu ton intérêt mais le sien, parce que tu lui as dit que tu avais des idées noires et il a eu peur d’être responsable en cas de suicide. Il n’y a rien de choquant à se sentir mal en commençant l’internat dans une nouvelle ville.

En faisant ça, plutôt que de relativiser et t’encourager à tenir le coup en stage, il a enclenché un processus de psychiatrisation bien embêtant pour toi. Embêtant parce que pas adapté. Le « pur bachotage » pendant 1 an pour passer les ECN, ta relation de couple épanouie pendant le premier confinement, tout cela prouve que tu n’as pas de gros trouble psy. Ces gens qui te « suivent » feraient sans doute mieux de s’occuper des vrais malades délirants qui faute de prise en charge adéquate finissent à la rue, en prison ou au crématorium. Mais c’est plus simple de s’occuper de gens bien sous tous rapport et capables d’écrire, comme toi, de beaux textes.

Mais bon, le mal est fait, parce que maintenant tu es sous traitement -à ce propos, l’ « aboulie extrême », c’est peut-être lié, lis bien les RCP-, la médecine du travail et ton coordonnateur de DES sont au courant, ce qui fait que tu portes le stigmate social associé à la maladie mentale (cf Erving Goffman, dont les livres « Asiles » et « Stigmate » méritent d’être lus). Tu es en médecine, tu as donc sans doute déjà eu l’occasion d’assister à des staffs, à des réunions informelles de médecins, à des conversations d’internes parlant de leurs patients. Tu as dû voir à quel point il y a peu de respect pour ceux étiquetés « psy » ou « fonctionnels ». Tu n’aurais sans doute pas dû en parler à ton chef. Tu m’étonnes que ta semaine de reprise ait été « catastrophique » ! J’imagine très bien les commentaires en off de tes co-internes : « Untel il est venu qu’une semaine et puis il s’est mis en arrêt », « A ce qu’il paraît il est complètement psy », « Ah ouais il est trop bizarre ! », etc, etc, etc… C’est une dynamique difficile à casser. Tout ce petit monde est très hypocrite.

Finalement, à qui se fier ? Sans doute pas à ton ex-moitié. « Partout où les relations humaines ne sont pas ce qu’elles devraient être, il y a généralement faute des deux côtés » dit Simone Weil dans « L’Enracinement ». Là, tu endosses la responsabilité totale de l’échec de cette relation, alors qu’elle y est sans doute pour beaucoup aussi. Et puis, j’imagine que la décision de partir dans une ville inconnue pour ce « nouveau départ » -qui au vu du résultat n’était pas une bonne idée- a été prise à deux. J’espère que ça ne t’a pas trop éloigné de ceux que tu aimes et qui t’aiment. Je parle de tes parents.

Je ne sais pas sur quoi tu te bases pour dire que cette relation est toxique. Quoi qu’il en soit, ils n’ont aucun intérêt à ce que tu sois malheureux, contrairement aux « thérapeutes » pour qui tu es un client. Il y a sans doute aussi tes grand-parents, frères/sœurs, d’autres gens sur qui tu peux t’appuyer.
L’impression que j’ai en te lisant, c’est que tu ne supportes pas l’ennui. Tu sembles avoir mieux vécu le bachotage pré-ECN que l’attente du début de l’internat. Et cet arrêt de travail prolongé doit être une torture. Le semestre d’été commence dans un mois. Si tu es à temps pour les choix, prends un endroit avec une équipe gentille où tu n’auras pas de co-interne, si possible près de ta famille pour pouvoir rentrer au moins le week-end. Profite du temps qu’il reste avant le prochain stage pour lancer ton projet de M2 et ton dossier d’année-recherche. Si la recherche te motive, il n’y a pas de temps à perdre. Tu peux faire énormément de choses en bioméd, en particulier travailler sur la dépression. Il est temps de mettre tes talents et ton expérience à contribution pour aider ceux qui passent par là. « On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau » dit l’Evangile.

En attendant il y a quelques lectures qui pourraient t’aider : « My twisted world » d’Eliott Rodger, disponible sur Internet au format pdf. Pour moi, c’est un peu la confession d’un enfant du XXIème siècle et ça vaut vraiment le coup. Tu plonges dans le mal-être de quelqu’un d’autre et tu vois comment tu l’aurais aidé. Il aurait suffi de peu pour qu’il n’en arrive pas là où il en est arrivé, à savoir une tuerie de masse à Santa Barbara. Erving Goffman aussi, c’est de la sociologie et c’est passionnant. Et puis de la poésie : Baudelaire (L’albatros), Lamartine (L’Automne »), Pierre Reverdy (« Tard dans la vie », « La saveur du réel »). Et la Bible aussi, en particulier les Evangiles (pour l’exemple et les paroles de Jésus : « Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés » ! ) , et les Psaumes qui reflètent bien les mouvements de l’âme : du plus grand abattement à la plus grande joie en s’élevant vers Dieu. Et puis tu as une belle plume : pourquoi ne pas essayer d’écrire ?

Bref, bonne lecture. Ne me remercie pas, ça m’a fait plaisir de te lire et de te répondre. En ce bas monde il faut bien que les « cassos », « boloss » et autres « loseurs » se soutiennent pour emm.. tous les autres smilies
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Bourinatorix
Bizut (futur carré)

Messages : 5
Enregistré : 31/10/2019
Posté le 26/03/2021 � 10:33 puis édité 2 fois notnew
Je te remercie pour ta longue réponse mais je pense que certains de tes propos sont un peu excessifs. Je vais me renseigner sur les références que tu m'a transmises.
Ma psychiatre a toujours voulu que je reprenne au plus vite, a avec adaptation par la médecine du travail mais ne s'est pas vraiment concentrée sur l'aspect extra-professionnel qui est aussi à travailler. Elle a mainte fois tenté de me raisonner et de me faire relativiser mais je n'ai rien voulu savoir. Je n'ai jamais eu l'impression d'être un "client" contrairement à certaines expériences passées.
Mon rendez-vous avec mon chef n'a pas été productif alors qu'il était parfaitement à l'écoute et cherchait à cerner le problème, j'étais cependant complètement dominé par une crainte disproportionnée qui me faisaient voir ses questions et remarques sous un mauvais angles alors qu'il cherchait suite à me comprendre pour que mon semestre se passe au mieux. Il s'inquiétait de mon état psychique ce qui est humain à vrai dire. Mes co-internes ont cherché à être là au début, je n'ai jamais eu l'impression de mauvais jugement de leur part. c'est juste qu'après quelques mois l'entrain est moins présent et cela est compréhensible.
Concernant la rupture, j'ai conscience de n'avoir pas tout les torts et que chacun a sa part de responsabilité, elle était parfaitement logique en fin de compte. Il a tenté de faire ce qu'il a pu et de me donner tout son soutien possible quitte à négliger ses examens mais l'équilibre était complètement rompu.
Et concernant cette relation toxique j'ai conscience qu'ils essayent de m'aider mais ne s'y ont jamais pris de la bonne manière, ce qui a complètement limité mon épanouissement personnel et envenimé la dépendance vis à vis d'eux.

Je te remercie de me répondre cependant et de m'apporter ton point de vue, bonne journée à toi. Je pense que tu as certainement raison sur ma crainte de l'ennui, qui provoque chez moi une idéalisation du futur, ce qui déclenche par la suite une désillusion.
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joliQ
Jeune Carabine

Messages : 23
Enregistré : 11/02/2021
Posté le 22/04/2021 � 10:51 notnew
Bonjour Bourinatorix,
D'après ce que j'ai lu, tu te mets bcp de pression et tu t'auto-dévalorises (la dépression).
Il faudrait que tu reprennes confiance en toi : que tu te dises que tu as réussi à avoir un classement te permettant de choisir biologie médicale : ce n'est pas rien M%&** !!
Tu as pu faire des stages en laboratoire en tant qu'externe, donc tu as pu te familiariser avec ton futur environnement de travail. Ça devrait te rassurer.
Tu écris que ça a été dur émotionnellement parlant ta première semaine d'internat: que ressentais-tu?
De la tristesse car tu ne te sens pas au niveau?

N'oublie pas que tu es encore étudiant, que tu as une spécialité à apprendre donc sois indulgent avec toi.

PS: j'espère que tu reprendras le boulot en mai dans un nouveau stage.

Bon courage à toi!! Réveille-toi!!
Fais-toi plaisir!!
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éternel étudiant


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Amaaandine
Jeune Bizute

Messages : 2
Enregistré : 28/03/2020
Posté le 06/12/2022 � 05:38 notnew
Bonjour,

Nous sommes en décembre 2022, nettement plus tard que l'origine de ce post mais tout ce que j'ai lu m'a tellement parlé que j'aurais aimé savoir comment tu vas maintenant, où tu en es ?

Je suis étudiante en 4ème année, redoublante après 2 ans de pause à chercher en vain une réorientation. Malgré tout, cette reprise d'études est à nouveau très difficile et je vis extrêmement mal tous mes passages à l'hôpital. Je me dis juste que si c'est pour se détruire à petit feu et ne jamais se relever pourquoi ne pas quitter tout de suite ? Mais de l'autre côté, on ne cesse d'entendre des discours du genre "accroches toi" "c'est difficile pour tout le monde" "tu vas le regretter"... Donc on est totalement perdu.

J'espère en tout cas que les choses se sont arrangés, que ce soit en médecine ou pas et j'espère aussi que tu verras ce message. À bientôt !

Amandine
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Amandine


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forema
Jeune Bizut

Messages : 2
Enregistré : 23/12/2022
Posté le 23/12/2022 � 21:14 notnew
Les amis, n'oublier pas la base pour rester motivé : avoir un but précis.

Moi ce que je fais c'est que j'accroche mon but illustrer sur une feuille A4 au dessus de mon bureau, et à chaque fois que je suis assis je visualise ce rêve
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