Posté le 18/07/2009 � 13:06 puis édité
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J'étais sur le point d'ouvrir ce sujet...

Félicitations!
J’ai commencé en médecine en 2005, tout juste trois mois après avoir fini mes études de pharma.
Ces 4 ans sont passés très, très, très vite (ne vous inquiétez pas pour la durée !).
Pour rappel, pour ceux qui ne connaissent rien aux études de médecine (il y en a ici ???) :
La D1 reste une année très théorique, où on voit les matières fondamentales sur lesquelles reposent les disciplines médicales (anat, physio, pharmaco…) et où on débute les modules d’internat, le tout ponctué de micro stages (à Paris 5 en tous cas).
Puis vient l’externat : changement radical garanti. Mi temps hospitalier le matin, astreintes, gardes, cours les après-midi et les incontournables confs en D3-D4. Indispensables en D3 pour revoir (voir) tout le programme et en D4 utiles pour une mise à jour avec les différentes recommandations sorties depuis la D1.
C’est la partie ingrate des études de médecine, car il faut ingurgiter en quelques mois les matières…et que tout est à faire !
Points positifs :
Pas de surprise en commençant tardivement en médecine : l’externat correspondait à l’idée que je m’en étais faite, alors que pour de nombreux étudiants « classiques » c’est la grande découverte.
Je suis très satisfaite d’avoir choisie cette fac :
- Etant dans une grosse fac parisienne, j’ai pu rencontrer d’autres « dinos » (et avant même la rentrée via remede !)
- L’organisation pédagogique plutôt bonne : cours et stage en rapport, les confs en D4 de la fac de qualité
- Enormément de bouquins neufs dispos à la BU (parfois quelques jours seulement après leur édition !)
Et j’ai aussi eu la chance d’avoir une sous colle motivée en absolument toutes circonstances !
Points négatifs :
- L’âge avec le décalage parfois avec certains étudiants
- Le niveau exigé par la fac qui peut décourager certains
- Beaucoup de secrétariat en tant qu’externe, encadrement variable, voire absent laissant penser que la médecine, on l’apprend tout seul dans son coin…
- La « guerre » pour trouver une place à la BU
- Le fonctionnement de l’ENC : des questions sur des connaissances de bases souvent peu discriminantes (ne pas faire comme moi : ne pas se « se louper », car 1 point de perdu c’est 30 places au moins…)
- Le bourrage de crâne en général, difficile sur une longue période
- Les moments de « solitude » : on gagne 100 à 200 euros par mois, donc dépendance financière, régression/stagnation, encore et encore des exams à passer, pas de week end sans ouvrir un bouquin…
Je garde aussi quelques souvenirs de moments assez typiques des étudiants en médecine : des pétages de plomb collectifs, allant jusqu’au besoin de hurler en pleine rue, d’avoir présenté des moments d’angoisse, me poussant au besoin irrépressible d’aller me procurer à toute heure mes objets contra phobiques et outils de travail (LE stylo fétiche et LE jaune fluo), l’obsession des fiches : faites, refaites, découpées, collées et mises à jour des dernières recommandations HAS…(atelier bricolage)
L’ENC
Vous l’avez compris tout dépend d’un classement obtenu à l’issue de l’ENC. C’est la loterie nationale, si on n’est pas suffisamment au top de sa forme le jour J pour réussir à faire LA différence et c’en est fini de tout espoir de carrière. Donc surtout ne négligez pas le repos, les vacances et autres pauses. Après ça reste de la stratégie de concours, du formatage malheureusement. Soyez ambitieux, si vous rêvez d’une spécialité (il n’y a que des spécialité en médecine maintenant) bossez bien régulièrement, c’est pas l’âge qui vous empêchera de réussir ! (j’ai quelques exemples

) Aussi, n’hésitez pas à vous droguer pour réussir à dormir la veille de l’exam (rétrospectivement, je pense que j’aurais dû !)
La suite…
Je suis très satisfaite d’avoir réussi à arriver jusque là. Depuis le début, je n’ai absolument aucun doute : c’est de la médecine que je veux faire et ça se confirme tous les jours.

Bien sûr, je suis extrêmement déçue de mon classement, même si au vu du déroulement des épreuves, je m’y attendais, je pense que je m’étais donné les moyens d’avoir une spé med en province. Après, est ce que j’aurais réussi à choisir celle qui me correspond le plus ? Est-ce qu’au final, je n’aurais pas choisi médecine Gé en n’arrivant pas à trancher ?
On ne saura jamais, car l’externat se terminera ainsi pour moi. Je suis trop « vieille » et c’est financièrement trop compliqué pour pouvoir redoubler. De plus qui dit que ça ne serait pas pire l’année d’après ? (ça arrive parfois…)
Actuellement, je suis en stage plein temps, le dernier de D4 et on nous donne le rôle de FFI (payé comme un externe), car il y a un manque cruel d’interne. C’est pas évident du tout au début, mais je peux dire qu’après 3 semaines, je me sens déjà « grandie ». J’ai plein de projets pour la suite. A suivre donc.
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...Suite le 23 septembre: Après une période d'attente interminable, j'ai finalement réussi à avoir un poste en spé med. Direction la Picardie dès mi-octobre. Que du bonheur en perspective!

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"In Science and in Medicine, I was a stranger, you took me in" Miracle Drug, How To Dismantle An Atomic Bomb, U2
"Même s'il faut briser des murs en soufflant dans des trompettes ou à forces de murmures, J'irai au bout de mes rêves, Tout au bout de mes rêves, Où la raison s'achève, Tout au bout de mes rêves..." JJG bien sûr! :D