Posté le 19/12/2011 � 10:13
Coucou à tous,
j'ai appris il y a quelques jours l'existence de cette passerelle et depuis je ne dors plus la nuit.
Enfin une chance pour moi de revenir vers mon rêve le plus cher, celui pour lequel je suis née.
JE n'arrive pas à le croire, c'est vraiment mon cadeau de noël: je vais enfin avoir la chance de retenter de réaliser mon rêve: devenir médecin.
JE suis docteur en physiologie/physiopathologie des épithéliums et plus précisément en virologie/microbiologie.
J'ai passé deux fois P1 en 1995 et 96: la première année, j'étais classée très loin (manque de maturité je pense), la seconde fois, j'ai été reçu collée (14 de moyenne à l'époque mais non admissible au concours): là ça a été la déception. J'ai beaucoup travaillé pendant cette année de concours mais nous avions appris le cancer de mon père (carcinome pulmonnaire à petite cellules: très mauvais pronostic), ceci m'a complétement destabilisée, ce qui peut expliquer mon echec. Je faisais en parallèle un Deug SVT que j'avais validé: alors comme un robot, je me suis dirigée vers la bio en me disant qu'il fallait bien continuer et qu'après tout j'avais un DEUG SVT. Alors je me suis jeté à fond dans les études: mention bien en licence, mention bien en maitrise, DEA avec 16 de moyenne...
Là j'ai rencontré mon chef de thèse, un médecin chercheur qui me proposait une bourse pour faire une thèse clinique: j'étais ravie car celle çi se déroulait dans un hôpital et que j'allais être en contact avec des patients. Cette thèse a à nouveau réouvert la plaie des études de médecine, d'autant plus que je cotoyais tous les jours des médecins et qui plus est un interne qui avait passé son concours médecine en même temps que moi , dans le même fac que moi: sa première question en me voyant était qu'est ce que tu fais là: je lui répond: je fais une thèse pour devenir chercheur. Là il répond tu cherchera quoi, du boulot?
ça a été déchirant pour moi d'entendre ça, mais il avait pas tord sommes toutes.
Après ma thèse, j'ai voulu faire une P1, mais question financement, c'était un peu juste et puis je ne savais pas si c'était possible. Je me suis renseigné et on m'a dit que ce n'était pas possible de toute façon car j'avais fait 2 P1, De plus, j'ai une petite fille qui à l'époque avait 1 an, donc cela aurait été difficile. J'ai alors décidé de me diriger vers un postdoc mais de rester autant que faire se peut dans la recherche clinique appliquée: j'ai donc fais un postdoc sur le virus de l'hépatite E et la mise au point d'un test diagnostique ainsi que la mise au point d'un système de culture de ce virus (jusqu'ici impossible à cultiver in vitro). Là je commençais à m'éloigner des malades (même si les prélèvements étaient humains) et je n'étais pas heureuse et peu motivée.
Après ce postdoc, j'ai été au chômage pendant 8 mois, et là, la cata. Je me suis mise à penser à ce qu'aurait pu être ma vie si j'avais réussi ce concours, que ma vie professionnelle était gachée. Alors, il a bien fallu que je me reprenne en me disant qu'il fallait bien manger, donc, j'ai repris mes esprits (mais sans aucune motivation) et j'ai cherché un autre postdoc. J'ai donc fais un postdoc sur les maladies inflammatoires de l'intestin et l'implication des bactéries commensales dans la mise en place de ces maladies. Là, toujours travail sur du matériel humain, contact avec quelques médecins et grand projet européen: très bonne expérience, je ne regrête pas de l'avoir fait. De plus, j'ai travaillé quotidiennement avec des étudiants de langue anglaise, ce qui m'a permis de parler anglais courrament (je l'écrivais mais pour le parler c'était plus difficile). J'ai passé plusieurs concours chercheur, ingénieur de recherche... Mais postes assez fléchés (candidats maisons, un seul postes pour une cinquantaine de candidats..).
Là mon contrat prend fin en juin, et donc début de flip, qu'est ce que je vais devenir, j'en ai marre de passé de CDD en CDD. De toute façon, depuis l'échec au concours, j'ai l'impression de vivre dans le brouillard, je fais ce métier que j'ai appris à aimer mais ma pensée va toujours vers la médecine. J'ai choisi d'être tout de même toujours très proches des médecins et des malades et cela est très paradoxal: cela me fais du bien mais en même temps très mal d'être de l'autre coté de la barrière et de les envier. Donc en expliquant tout cela à une collègue, un étudiant de chez nous me dit: mais pourquoi tu ne retourne pas vers médecine?
Je lui réponds, si tu as une baguette magique "harry Potter" je veux bien.
Et là, "la lumière": il me dit, mais tu peux avec un doctorat, en plus tu peux bénéficier d'une passerelle.
Là il me montre le site et la sensation que j'ai ressenti à ce moment là est inexplicable: je la décrirais comme une lumière intense qui a chassé le brouillard qui s'était installé sur ma vie en 1996.
LA première chose que j'ai fais est d'allé voir mon père au cimetière et de le remercier: en effet, lorsqu'il est décédé en 2001, il m'a dit en me tenant la main, je sais que cette satannée maladie a changé le cours de ta vie et que l'échec en médecine en découle directement. J'en suis profondemment désolé, mais promet moi de tous faire pour essayer à nouveau, et moi de mon coté si je peux faire quelque chose de là haut je le ferais. C'était difficile pour moi de me dire qu'il s'en voulait alors qu'il n'y était pour rien: je lui ai fait la promesse. Et là, enfin la solution est là, à porté de main.
JE ne dors plus, je refléchis et là j'avoue que j'ai peur de ne pas réussir ce concours.
Voilà, j'ai 34 ans, un enfant (fille 6 ans) et je compte me présenter sur Paris.
voilà
J'ai fais une thèse sur la compartimentalisation réplicative du virus de l'hépatite C, recherche clinique appliquée
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J'irai au bout de mes rêves quelques soit les embuches.