Posté le 12/02/2015 � 23:19 puis édité
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1. Peux-tu te présenter en quelques mots et nous donner un peu ton parcours jusqu’à ton entrée en école ?
Bac S. Prépa bio. Ingénieur agronome. 10 ans d’expérience professionnelle dans divers métiers très opérationnels. Sinon, 37 ans, 3 enfants, en poste et en CDI ... enfin à l'époque, ie y'a 10 mois maintenant !
Oui, parce que j'ai un peu de retard sur mon témoignage. A l'admission, j'avais encore trop d'incertitudes administratives, il m'a fallu ce temps laborieux de valider mon inscription et de vivre les premiers mois de cette aventure pour vraiment me dire que ça y était, que j'étais sur les rails, ce qui me semblait juste un mirage ... Me voilà un semestre plus tard !
Passerelle ? Filière ? Nombre de tentatives ?
Passerelle D1 pour sage-femme. Admise à ma première tentative.
2. Pourquoi avoir choisi ce cursus à l’époque (et non médecine directement)?
Affinités pour les sciences, la biologie en particulier. Passion pour le sport et le secourisme. Je voulais être pompier ! Pas de certitude sur un métier mais la garantie de murir ma voie dans un parcours généraliste axé sur les sciences de la vie et la bio, donc un choix réfléchi en fonction de ma maturité et de mes affinités et que je ne regrette pas.
3. Quelles ont été les motivations qui t'ont amené(e) à demander cette équivalence ?
Un faisceau d’arguments … Les positifs qui me poussaient vers SF et les négatifs qui m’écartaient de mon boulot.
Le besoin d’avoir une finalité et une utilité au sens où je les entends, même à ma petite échelle. Expériences personnelles de la maternité et engagements associatifs en ce sens. Et bien sûr mon intérêt pour la maïeutique.
4. Avais-tu fait un stage à l'hôpital, en cabinet ou lié à la médecine durant ta formation précédente? Si oui, en quoi cela a-t'il influencé ta décision?
Non pendant ma formation.
De manière construite pendant ma préparation à ma passerelle. Nombreux stages d’observations, variés, complémentaires et dans toute la France. Je ne dis pas le nombre de jours pour ne pas effrayer !
Précisions : je n’ai per-son-ne dans le médical dans mon entourage ! Trouver un stage = comptes sur toi même, sors tes tripes, pédale fort, vite et loin, tire des bords, trouve les bonnes astuces pour ouvrir les portes, prends toi des claques ... Un vrai travail en soi.
5. Comment as-tu vécu le parcours qui mène à l’autorisation d’entrer directement en DCEM1? Galère ou simple formalité?
Une fois la passerelle identifiée, j’ai différé d’un an ma candidature ! afin de la présenter dans de bonnes conditions. Ce qui pouvait quand même jouer en ma défaveur d’un point de vue âge. Mais le facteur âge est moins « pesant » pour D1 sage-femme car il ne s’agit « que » de 3 ans d’études. C’était un risque à prendre, je l’ai pris.
Donc au total, un parcours de 1 an ½ pendant lesquels j’ai vraiment construit un dossier « béton » avec notamment des stages, mais aussi beaucoup d’autres arguments et outils personnels, pour mettre en valeur ma candidature. Ces arguments et outils personnels ont à mon avis pesé fortement sur la sélection du jury. *
* réponses aux demandes qui m'ont été adressées par plusieurs : c'est volontairement que je ne précise pas plus ces arguments car 1/ ils sont très personnels 2/ je me suis "arrachée" pour les "accoucher" 3/ il n'y a pas de recettes, ils ont "à mon avis" fortement pesé mais je n'en ai eu aucune confirmation. Mon seul conseil : mettez vous à la place du jury : qu'est ce qui va les décider, les rassurer ?
LM, CV puis oral longuement préparés, très personnels.
Je n’ai RIEN laissé au hasard mais vraiment rien. Relectures multiples mais ciblées par des profils proches de ceux du jury. Mise en situation « live » pour l’oral devant un jury de collègues de bureau de mon époux. Speech connu car répété mille fois, au volant, sous la douche, pendant les longueurs de natation, devant le miroir, chrono à la main… La psychose n’était pas loin, j’vous le dis ! Une 50 aine de questions préparées. Repérage du trajet, de la salle. Un peu de sophro dans la voiture (bon, pas en conduisant hein !). Entrainement sportif toute l’année sans failles pour être bien dans mes baskets. Enfin bref, à fond, à fond jusqu’au dernier détail. Tout en restant moi-même.
Si cela échouait, je ne voulais pas avoir de regrets. Je suis arrivée aussi confiante que possible. J’avais aussi préparé un plan B, dont je savais déjà qu’il était acquis en grande partie, ce qui n’enlevait pas l’enjeu (car malgré tout, je ne pense pas que j’aurais mis en œuvre ce plan B en cas d’échec) mais cela m’a apporté un peu plus de confiance en moi encore.
J’ai pris contact avec des passerelles pendant ma préparation. En revanche, mes CV, LM et oral ont été préparés en solo ; ie je n’ai pas ressenti le besoin de lire les lettres des autres, surtout pas, c'était mes mots, mes tripes, ma sincérité. J’ai préparé ma LM en une soirée en septembre 2013 puis je l’ai reprise en une ou deux fois, mes stages d'obs finis en février 2014 pour la refondre et l’enrichir de mes expériences.
Le plus éprouvant : L’ATTENTE. Encore celle pour l’admissibilité est supportable : je me disais que nous ne serions pas si nombreuses à avoir déplacé les montagnes comme je l’avais fait, je sentais que j’avais ma chance. Autant, celle pour l’admission est IN-SOU-TE-NA-BLE. Savoir la décision scellée sans la connaître fut le plus dur pour moi et heureusement, l’attente fut de courte durée car les résultats ont été publiés le lendemain. Jury de Montpellier = Speedy Gonzales !
Il faut savoir que les décisions se font à main levée une fois les candidats passés. Je suis passée après tous les dentaires. J’ai du patienter pour rentrer dans la salle le temps que le jury délibère pour eux. Je suis passée puis la deuxième candidate sage femme D1. Ordre alphabétique il me semble. Et hop, délibération. Et hop, on rentre chez soi sachant que la décision est scellée … sans la connaître. Argglll …
Le jury durait 1 jour et demi à Montpellier je crois. J’étais sur le premier jour. Le lendemain vers 14h-15h, j’ai eu ma réponse par un mail officieux. La réponse officielle devant être donné par l’école mais je ne l’ai eu que la semaine suivante.
Je ne comprends pas qu’il n’y ait pas un semblant d’uniformité au niveau national sur les calendriers d’admissibilité, d’admission, les communications associées. Quitter son entreprise en 3 jours, c’est juste mission impossible.
La grande galère administrative a suivi : quitter son entreprise, s’inscrire à Pole Emploi, avoir l’entretien à Pole Emploi, avoir le « graal » de la notification de PE, faire valider la formation par Pole Emploi, valider le financement avec la région, faire les aller retour entre Pole Emploi et l’école, entre l’école et la région, pouvoir s’inscrire à l’université, puis au service de formation continue, puis à l’école … Tout cela dans un temps record et pénalisé par les fermetures administratives estivales. Je me garderai d’écrire des choses désobligeantes sur un forum mais même en ayant déblayé le terrain avant, cela reste un parcours du combattant de se reconvertir administrativement parlant. Et encore, j’ai eu des soutiens précieux dans ces démarches : encore une fois, je suis allée les solliciter, on a rien sans rien ! Sans cela, je n’aurais pu valider mon inscription à tant et avoir le financement requis. Le but du jeu étant d’avoir quitté son entreprise et d’avoir validé sa formation avec Pole Emploi avant d’entrer en formation (fin aout pour ce qui me concernait).
Oui parce que si on n’a pas besoin de financement, forcement, la question ne se pose plus.
6. Comment les études de sage-femme/ médecine/ dentaire/ pharmacie s'intègrent-elles à ton précédent cursus? Quelles obligations as-tu encore vis-à-vis de ton école/fac? Ton école a-t'elle essayé de te dissuader de partir en médecine?
Aucun rapport avec mon expérience professionnelle.
Aucune obligation vis à vis de ma précédente formation.
7. Peux tu nous raconter brièvement comment s’est déroulé l’entretien avec le jury (atmosphère, questions)? Ton impression à la sortie de la salle? Quel Jury?
Jury bienveillant, discret. Des questions qui auront réussi à me troubler après coup, me semant le doute sur leurs critères d’appréciation ou de choix.
Seules les SF ont questionné.
Pourquoi telle école plutôt que celle que j’ai demandée ?
Comment je vais faire financièrement ? Logistiquement ?
Pour ma part, aucune idée si cela était joué d’avance, comme on peut le lire dans certains témoignages. Je pencherai plutôt que non, car l’autre candidate admissible avait sensiblement le même profil que le mien (drôle de coïncidence : même école, même promo, même prépa, même nb enfants, même âge ...).
Questions U-NI-QUE-MENT sur mon organisation matérielle et financière. Normal vu ma charge de famille et mon éloignement. Motivations / parcours / formation / personnalité … = aucune question. Signe pour moi que mon « message » était bien passé et qu’ils n’en étaient pas à se demander si Mme xx avait les motivations, les capacités intellectuelles, cliniques etc pour assumer la formation ou la profession. Non, ces points étaient de mon point de vue acquis à leurs yeux.
Enfin, je dis cela avec du recul. Les pensées du jury sont impénétrables hein …
Mais j’ai tremblé jusqu’à la dernière minute avant de recevoir le mail d’admission.
8. Dans quel état d’esprit t'apprêtes tu à débuter cette année de DCEM1?
Mon école avait prévu un parcours de stages sur l’été. Malheureusement, pour des raisons purement administratives, je n’ai pu faire cette intégration. Cf. plus haut.
9. Sur quels arguments as-tu choisi ta fac?
Proximité (toute relative hein ... 45 min 1 heure) et bons échos.
10. Comment comptes tu rattraper le premier cycle des études médicales? As tu peur de ne pas réussir en sage-femme/ médecine / pharmacie/dentaire en partie à cause de ces lacunes?
Je réponds à cette question avec le recul du premier semestre … validé, sans rattrapages et avec des notes très satisfaisantes ! Youhououou
Donc la preuve par le résultat pourrait on dire.
Au prix de sacrifices néanmoins. 1 semaine passée à l’écart de ma famille pour bucher. On a rien sans rien (l'aurais-je déjà dit ?)
Et pour répondre à la question, l'été dernier après mon admission, bien que j'ai récupéré tous les cours, je n'ai juste pas eu le temps de les bosser. Trop occupée avec Popole Emploi et ses copains Shadock ... qui partagent la même devise "plus tu pédales moins fort, moins tu avances plus vite". Bref.
Avec le recul de mon premier semestre validé, je pense qu'il est préférable de revoir les notions qui manquent au fil de l'eau plutôt que d'espérer s'avaler 2 ans de cours en 2 mois d'été. C'est ce que j'ai fait. Pour l'instant je ne suis pas larguée. Les matières médecine sont plus lourdes en général mais pas insurmontables néanmoins.
Et oui, j'appréhende de réussir par rapport à ce retard théorique ou pratique mais pour l'instant les résultats sont là donc on j'avance.
11. Si la question n’est pas trop indiscrète, peux-tu nous dire comment comptes-tu financer ces années d'études?
Financement Pôle Emploi sur 2 ans. Appel à vos dons pour la 3ème ?
12. Si la question n’est pas trop indiscrète non plus, comment as-tu envisagé de concilier ces études prenantes et ta vie familiale/privée?
Les mots d’ordre : or-ga-ni-sa-tion et an-ti-ci-pa-tion. Un projet familial qui nécessite des restrictions dans plusieurs domaines (vie familiale +++) ! Et un super Papa sous la main, capable de tout assurer et d’avoir toujours un coup d’avance … « D’être comme une nana donc » ... Sic mon époux ! (PS : et il trouve cela fatigant)
13. Que comptes-tu faire finalement à la fin de tes études? Si à l'internat ton classement ne te permet pas d'avoir ces/cette spécialité(s), que fais tu?
Faudrait adapter les questions aux sages femmes …
SF hospitalière pour débuter. Après, nombreuses possibilités d’évoluer vers d’autres formes et lieux d’activités. La question de marché de l’emploi en suspens of course ...