Posté le 14/07/2020 � 20:47 puis édité
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Bravo pour ta persévérance ainsi que pour ton admission et merci pour ton témoignage ainsi que d'avoir partagé le jugement.
Cependant, après lecture de celui-ci, il me semble qu'une erreur a été commise.
Pour résumer ton parcours, tu as fait 2 PACES entre 2012 et 2014 puis tu as obtenu ton diplôme de SF en juin 2018. Donc sauf erreur de ma part, lors de l'entrée en vigueur de l'arrêté du 24 mars 2017, tu étais en 4ème année de ta formation de SF et au 1er octobre 2017, tu étais au début de ta 5ème année.
Du coup ça veut dire qu'avant l'entrée en vigueur de cet arrêté, tu n'étais pas éligible à l'admission directe en 3ème année puisque la condition pour l'être était d'être déjà titulaire d'un diplôme de SF ou d'être diplômé avant le 1er octobre (cf. l'arrêté du 26 juillet 2010 pour l'admission en 3ème année). Ce qui ne semble pas être ton cas puisque tu étais en 4ème année à ce moment là et que l'obtention de ton diplôme est postérieure à l'entrée en vigueur de l'arrêté.
Ce qui veut dire que lors de l'entrée en vigueur de l'arrêté, tu n'étais éligible qu'à l'admission en 2ème année et tu avais déjà 2 PACES et une tentative de passerelle en 2016 à ton actif.
Donc si on reprend le tableau officiel (
https://sante.u-pec.fr/medias/fichier/annexe-3-decompte-du-nombre...), tu rentres dans le cas de figure décrit par la 3ème case de la 1ère page et non dans celui décrit par la 2ème case de la 2ème page.
Or, dans le jugement, l'argument qui a été utilisé pour demander l'annulation de la décision de l'université de juger ta candidature de 2018 comme irrecevable, est qu'il te restait normalement, avant l'entrée en vigueur de l'arrêté de 2017, une tentative au titre de l'arrêté de 2010 pour l'admission en 3ème année (page 3, paragraphe 5).
Donc tout le raisonnement s'appuie sur une hypothèse qui me paraît fausse pour les raisons que j'ai détaillées précédemment.
Soit dit en passant, une autre petite erreur est commise dans le jugement. Il est dit à plusieurs reprises que tu demandais une admission en 3ème année au titre de l'arrêté de 2017. Or cet arrêté ne permet pas au candidat de spécifier l'année dans laquelle il souhaite être admis, cette décision revient au jury.
C'est un détail mineur qui n'a aucune conséquence sur la décision rendue par le jugement mais qui révèle un léger manque de rigueur de la part de ceux qui l'ont établi.
Que les choses soient claires, mon intention n'est pas de discréditer ton admission en médecine. Au contraire, je suis très content pour toi que tu aies pu réaliser ton projet. Je trouve moi même qu'il n'est pas forcément juste que pour un même parcours, suivant que l'on soit passé après ou avant 2017, on ait 1 ou 2 tentatives.
Je voulais juste échanger au sujet du jugement que tu as partagé pour être sûr de bien comprendre les choses et savoir s'il y a effectivement une erreur de raisonnement dans le jugement ou si mon analyse est incorrecte.
Bonjour,
Tout d'abord, je tiens à dire que suspecter des erreurs dans le
jugement me paraît un petit peu prétentieux pour des non-experts comme nous. Je tiens à te rassurer, le jugement fait suite à des volumineux mémoires déposés par les deux parties ainsi qu'à des plaidoiries où tous les points que tu abordes ont été abordés.
Ton raisonnement correspond d'ailleurs à la défense de la juriste de l'Université qui, comme toi, renvoyait vers ce tristement célèbre tableau de l'annexe 3 de la
circulaire n°2018-156 du 28-12-2018 (dans sa version actuelle) pour justifier de l'irrecevabilité de la demande.
Or, devant les tribunaux, une circulaire est, en principe, dépourvue de valeur réglementaire et se borne à donner des instructions aux services pour l'application des lois et des décrets, ou à préciser l'interprétation de certaines dispositions (source :
http://circulaires.legifrance.gouv.fr/index.php?action=aProposOrd... ).
Ainsi, le débat a porté sur l'interprétation de l'article 7 de l'arrêté du 24 mars 2017 qui est le seul à traiter du cas des étudiants qui avaient déjà bénéficié des anciens dispositifs :
Article 7
Les candidats ayant présenté leur candidature au titre des arrêtés du 26 juillet 2010 susvisés disposent de possibilités de candidature définies comme suit :
1° Les candidats ayant épuisé, avant le 1er juillet 2017, les possibilités de candidature prévues au titre de l’arrêté du 26 juillet 2010 relatif aux modalités d’admission directe en deuxième année des études médicales, odontologiques, pharmaceutiques ou de sage-femme ET au titre de l’arrêté du 26 juillet 2010 relatif aux modalités d’admission directe en troisième année des études médicales, odontologiques, pharmaceutiques ou de sage-femme ne peuvent présenter de candidature ;
2° Les autres candidats, qui ont présenté au moins une candidature au titre des arrêtés du 26 juillet 2010 visés au précédent alinéa, considérés séparément ou conjointement, ne peuvent présenter qu’une seule candidature au titre du présent arrêté.
Comme tu le dis justement, au 1er janvier 2017, j'étais en 4ème année et je ne pouvais donc pas bénéficier de l'ancienne passerelle vers la 3ème année.
Mais, dans ce cas, est-il juste de dire que les chances étaient "épuisées" alors que je ne pouvais pas bénéficier du dispositif ? Le terme "épuiser" sous-entend qu'on en a profité au moins une fois. Et le cœur du débat portait sur ce point.
Pour celui qui a rédigé la circulaire, ma situation correspondait au 1er alinéa de cet article 7, et donc je ne pouvais plus présenter de candidature. Pour ma défense et, au final, pour le juge (Cf. point 5 du jugement) : "
...l’intéressée n’avait pas, en revanche, bénéficié des dispositions de l’arrêté du même jour relatif aux modalités d’admission directe en troisième année. Elle disposait encore ainsi, à la date d’entrée en vigueur de l’arrêté du 24 mars 2017 précité, d’une possibilité de candidature par la voie d’une « passerelle » en 3e année d’études médicales en application des articles 2 et 3 de l’arrêté du 26 juillet 2010 relatif aux modalités d’admission directe en troisième année, distinct de l’arrêté du même jour relatif à l’admission directe en deuxième année de ces études.". Pour eux, je rentre donc dans le 2ème alinéa de l'article 7.
Espérons que la circulaire sera corrigée pour intégrer cette erreur de droit et faciliter la vie des futurs candidats dans ma situation.
Enfin, ta remarque sur la "demande d'admission en 3ème année au titre de l'arrêté de 2017" est fondée, mais ce raccourci est lié au fait que (en tout cas à Bordeaux) ta demande doit préciser l'année d'étude que tu souhaites (même si la décision appartient au final au jury). Donc ma demande portait bien sur une 3ème année et il ne s'agit aucunement "
d'un léger manque de rigueur".
Voici, à titre de bonne foi, et surtout pour les personnes dans mon cas, les grandes lignes du débat qui s'est déroulé sur 2 ans auprès des instances compétentes.
Je rajouterai en conclusion que l'intention de mon post n'a jamais été de rouvrir le débat.
L'issue favorable de ma situation est le résultat de 2 années de batailles particulièrement douloureuses pour moi. Même avec toutes vos garanties de bonnes intentions, vouloir revenir sur la pratique injuste de ces dernières années éveille en moi quelques souffrances.
Le jugement est factuel et a été rendu par des professionnels. Il tranche sur une ambiguïté qui a eu pour conséquence de nombreuses injustices. Le débat est clos et l'unique objectif de ce post est que les victimes puissent se servir de ce jugement pour faire valoir leurs droits. Je me tiens à la disposition des personnes concernées pour lever leurs doutes.