Posté le 15/07/2014 � 18:48 puis édité
6 fois Bon, je vois beaucoup de lectures, mais peu de réponses… Du coup, je me demande ce que je suis censée en déduire. Si c'est que personne n'a le courage de répondre, de se lancer ; si les gens sont intéressés ; si on est juste curieux mais que l'on s'en fout…
Bon. Normalement, je passe quand même en D1 (il me reste un rattrapage, mais on m'a dit que cela relevait plus d'une formalité qu'autre chose…), à moins de le faire vraiment, vraiment exprès. Anyway, ça pourra peut-être servir à d'autres qui se préparent à rentrer en P2…
1. Quelle fac, quelle année ?
Paris VI (UPMC), année 2013-2014
2. Votre cursus ? (Filières et niveau)
Huit ans d'études avant la passerelle : après un bac ES spé maths (mention bien, merci les maths), une hypokhâgne B/L équivalence histoire, puis un DEUG de lettres modernes, puis un master de psychologie clinique. Toujours mention bien, voire très bien.
Bon niveau, sans travailler régulièrement, ni même beaucoup (mais de grosses capacités de travail dans l'urgence).
3. Vos conditions de travail / vie : famille / célibataire, emploi ou non ?
Je suis célibataire sans enfants et je travaille en parallèle, en libéral, avec des horaires (très) variables.
4. Logement personnel ou familial ?
Logement personnel. (Quand même…
)
5. Durée du trajet domicile-fac ?
Une demi-heure environ. (Je n'ai jamais été plus proche, mais je me suis surprise à rêver d'être plus proche… pour les cours de 8 h du matin… Enfin, ça va changer avec les stages à pétaouchnock.)
6. Comment s'organisent les études de médecine en P2 dans votre fac ? (Matières, condition de validation.)
La P2 est une année chargée dans ma fac.
Paris VI se veut élitiste et la seule année un peu plus « tranquille » est la D2 chez nous.
Nous avons des EIA (enseignements intégrés par appareil) qui balisent le DFGSM2 et DFGSM3 : 5 en P2 et 2 en D1. On fait le tour d'un appareil avec de l'anatomie, de l'histologie, de l'embryologie, de la physiologie, de la biologie et de la sémiologie concernant cet appareil.
En P2 : on a les EIA pneumologie et cardiologie au premier semestre ; locomoteur, neurologie-psychiatrie et endocrinologie au second. (En D1, comme on est grand, on a le droit de passer en-dessous de la ceinture : uro-néphrologie et hépato-gastro-entérologie.)
À côté de ça, on a aussi des matières non intégrées : génétique, biologie-biochimie, biophysique, sémiologie médicale, sémiologie chirurgicale, sémiologie pédiatrique et immunologie.
En D1 commencent les CCPC (certificats couplés à la pratique clinique). On a aussi 4 UE de master 1 obligatoires pour les non scientifiques à valider réparties entre la P2 et D1.
Il faut avoir 10 partout, pas de compensation et pas de validation des acquis. Pour les EIA, il faut avoir 10 et au moins 6 à chaque sous-matières qui composent l'EIA.
On a un stage infirmier en tout début de P2 de deux semaines et un stage de sémiologie de deux mois en fin de P2 (avec examen théorique et pratique de sémiologie à valider). En D1, début de l'externat !
Quasiment pas de vacances…
7. Avez-vous une méthode de travail bien précise avant la P2 ?
Non. Je suis très désorganisée, et paradoxalement, dans ma désorganisation scolaire, je peux être organisée de manière militaire. Je m'y suis toujours mise plus ou moins au dernier moment (voire je ne m'y mettais pas). Ça passait toujours suffisamment haut la main.
8. Et maintenant que vous avez connu la P2 ?
Ma méthode de travail n'est pas encore rodée… mais j'ai compris certaines choses sur moi.
J'ai compris que même en m'y mettant un mois avant, c'était peine perdue (ça ne m'a pas empêché de tenter de m'y mettre même seulement deux semaines avant… — oui, je suis suicidaire). Ça m'a valu de passer les deux tiers de l'année aux rattrapages, alors que je menais mon stage de sémiologie en parallèle. Bien sûr, je m'y suis aussi mise en retard… (On ne peut pas se refaire tout de suite…)
J'ai compris quand même que les fiches, ça peut être utile. Mais, personnellement, à moins que recopier ne soit votre seule manière d'apprendre, c'est inutile d'en faire un cours bis. Les rares fiches que j'ai faites étaient des récapitulatifs sous forme de schéma, souvent, qui me permettaient de reconstruire le cours à ma façon ou de digérer certains gros blocs comme ça a priori indigestes…
Pas de secret non plus, il faut voir, et puis revoir, et puis re-revoir…
Et comprendre. Si vous êtes comme moi et que vous cherchez à tout comprendre, vous allez certes passer plus de temps que les autres, mais ça paye aussi. Bon, il y aura aussi les manques de la P1 et ça… eh bien, ça, on finit par admettre. Quitte à rattraper plus tard. Ou vous ne faites pas comme moi et vous faites un tour parmi les notions de P1 si vous en avez le courage. (Inutile de revoir la physique, par exemple, à moins que vous ne soyez férus de physique, mais la biologie cellulaire, ça peut servir, la biochimie éventuellement, un peu d'anatomie.)
Pour l'anatomie, il faut se la représenter, vraiment. Quitte à se la représenter sur votre propre corps (personnellement, ça m'a aidée en EIA locomoteur).
Tâcher de revoir ses cours régulièrement, ça aide aussi…
J'ai travaillé chez moi la majorité du temps (une partie de mon activité professionnelle se fait à domicile, ça me permettait de conjuguer ces deux contraintes) mais, à la toute fin, juste avant mes rattrapages, j'ai travaillé en bibliothèque et j'ai investi dans des boules Quiès. (Je détestais pourtant ça avant, mais là, ça m'aidait comme à me concentrer.)
9. Combien de temps travailliez-vous par jour ?
Variable. Entre rien, absolument rien et… tout le temps, en période de révisions (surtout pour les rattrapages).
Durant mes rattrapages, je me levais avec mes révisions et je me couchais avec mes révisions. J'avais posé une semaine de congés avant les rattrapages mais j'ai continué à travailler le reste du temps… (Pas le choix.)
10. Aviez-vous commencé à travailler avant la rentrée pour
prendre de l’avance ?
Non. J'ai préféré me reposer pendant l'été, d'autant que je ne partais pas en vacances.
11. Avez-vous quand même l’impression d’avoir eu de la chance aux examens ?
Non. Aucune. J'ai même réussi à tomber aux rattrapages en endocrinologie sur le seul cours en anatomie que je n'avais pas révisé parce que j'avais oublié de relire le poly (je m'en suis rendue compte le matin de l'épreuve).
12. Avez-vous travaillé seule ?
Oui. Je travaille mieux seule. Mais le travail en groupe peut parfois aider à mieux comprendre ou mieux se mettre les choses en tête. Ça peut aussi aider à se soutenir.
13. De quel milieu êtes-vous issu ?
Aisé. Des médecins dans ma famille, des pharmaciens, des vétérinaires et des ingénieurs.
14. Vos conseils pour les futurs passerelliens P2 ?
Se mettre à travailler dès le début et ne surtout pas se décourager.
Les premiers temps sont effectivement assez atroces. La masse est traître, je trouve qu'on ne s'en rend pas trop compte (ou peut-être est-ce juste moi), mais on peut passer des cours à ne rien comprendre, et ça, ça c'est atroce.
J'ai détesté l'impression d'être complètement impuissante, spectatrice de ce qui se déroulait devant moi. J'avais l'impression de faire du chinois pour étudiant confirmé sans avoir jamais pris de cours de grand débutant.
15. L’ambiance dans votre fac et l'accueil fait aux passerelliens ?
Personnellement, je me suis sentie bien accueillie, par les administratifs, les enseignants comme les étudiants.
16. Vacances et sorties ?
Pas de vacances (pas les moyens) mais des sorties plutôt nombreuses et déjantées (on est en médecine)… (À prohiber avant les examens…)
17. Quelle était votre attitude en cours ?
Mes facultés de concentration sont assez limitées. J'ai toujours souffert d'avoir plusieurs heures de cours à la suite sans pause et j'ai toujours maudit les étudiants qui voulaient à tout prix enchaîner pour finir plus tôt. (Alors que je craquais complètement d'avoir à rester tranquille le cul sur une chaise, en étant juste incapable de suivre quoi que ce soit, du vrai temps perdu.)
J'étais étudiante documentaire, donc je devais venir à tous les cours, ou presque, pour permettre l'enregistrement vidéo. Si je n'avais pas couru autant après l'argent, je ne l'aurais pas fait. Je déteste avoir à me lever tôt… (Mais j'ai mieux retenu certaines choses parce que je m'étais aussi déplacée.)
18. Vous serviez-vous d’ouvrages particuliers ?
Non. Hormis le Netter (le gros volume comme les petits, ciblés sur le tronc et les membres) et un ouvrage d'embryologie qu'une passerellienne nous avait recommandé.
19. Vos matières préférées ?
Beaucoup de matières que j'ai bien aimées, donc un peu dur de faire la liste.
J'ai eu la chance de faire mon stage de sémiologie en cardiologie et ça m'a vraiment plus que donné le goût de cet EIA qui n'était pas une évidence pour moi ! (Je ne détestais pas, mais je n'avais pas de grandes attirances comme j'ai pu avoir pour la neurologie, la psychiatrie ou l'endocrinologie.)
20. Celles que vous détestiez ?
Les stats que j'ai eu durant mon UE de master 1 du S1 et pour laquelle me manquaient cruellement les bases de P1.
Je déteste aussi la dermatologie. (Même si j'ai appris plein de choses.)
21. Quelle(s) sont(est) les(la) matière(s) qui vous ont(a) posé problème ?
Les stats, l'embryologie (ça dépasse mes capacités d'imagination et je manque de bases de P1 qui pourrait m'aider ; en outre, pour cette matière, pour se représenter les transformations est primordial), l'histologie, la biologie et, en fonction de l'accessibilité du cours, la physiologie. L'immunologie aussi.
22. Celles qui vous ont semblé faciles ?
La sémiologie, la psychiatrie.
Mais c'est plutôt cohérent avec mon cursus. (Les autres ont eu plus de mal que moi.)
23. Avez-vous travaillé avec les annales ?
Assez peu. La seule matière pour laquelle j'ai travaillé presque uniquement avec les annales (comme 99 % de la promotion
) concerne l'EIA locomoteur.
Certains n'apprennent que sur les annales ; moi, j'étais tellement en retard que j'en ai presque toujours fait l'économie. En locomoteur, c'était particulier : je n'avais pas de temps, j'ai suivi les conseils de bachotage des autres et… c'est passé. Pas brillamment, mais c'est passé.
24. Etiez-vous motivée ?
Quelle idée de poser cette question ¡
25. Au point de vue sommeil ?
Très, très aléatoire… Comme je travaillais à côté et je consultais parfois de nuit, mon sommeil pouvait se révéler morcelé, voire quasiment inexistant. Début septembre, j'ai réussi la folie de tenir mes deux semaines de stage infirmier de nuit avec une de mes activités professionnelles de jour en dormant 30 h au total sur les deux semsaines. Plus jamais.
Mais durant l'année, j'ai régulièrement fait des nuits très courtes.
Je ne suis pas une grosse dormeuse. Je peux être opérationnelle avec des nuits courtes (4 h) et j'ai plutôt besoin de 6 à 7 h de sommeil. 8 h (ou plus) ont constitué un grand luxe.
J'ai parfois fait des nuits blanches (notamment durant mon stage infirmier), et notamment la veille de deux journées de partiels : à ne pas faire… Ce fut catastrophique. On ne retient rien, on ne peut pas réfléchir… Si on n'est pas prêt pour un examen, on le passe aux rattrapages. J'aurais pu valider une matière sur les deux ; j'ai gagné d'avoir les deux à rattraper.
Pendant tout un temps, le café est devenu mon meilleur ami.
26. Gros stressé ou plutôt relax ?
Grosse stressée. (De base.)
27. Pratiquiez-vous une activité sportive ? Quels étaient vos loisirs ?
J'ai effectué une partie de mes trajets en vélo quand j'étais motivée et je me suis mise au HIIT durant l'année. J'ai besoin de me défouler plus que de me détendre.
Sinon, quelques loisirs conservés aussi, entre quelques conférences (pas assez), du DIY…
28. Votre sentiment sur cette année ?
Avec un peu plus d'organisation, j'aurai pu me faire souffrir moins et ne pas avoir à repasser autant aux rattrapages.
29. Valider, c'est selon vous ?
Possible. Les passerelliens n'échouent pas plus que les autres, même si les jeunes sont mieux préparés.
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Passerelle DFGSM2 2013
DFASM1.
Externe de l'AP-HP.