Posté le 05/07/2018 � 13:23 puis édité
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1. Peux-tu te présenter en quelques mots et nous donner ton parcours (M2, ingé, dentaire, pharmacie, vétérinaire...) jusqu’à ton retour à la fac ?
Alors je suis KineUp, 27 ans actuellement. J'ai un bac S, un diplôme d'état de Kiné (école intégrée sur concours et pas PACES), un Master de Recherche en Réadaptation, et un diplôme universitaire de biostatistiques. Je travaille depuis 5 ans à l'hôpital en recherche clinique sur les maladies rares chez l'enfant avec donc la participation à des congrès, et la publication d'articles scientifiques. Et en parallèle je suis enseignant en école de kinésithérapie, et sur un Diplôme Universitaire.
2. Si tu avais tenté la première année, pour quelles raisons penses-tu avoir échoué? Sinon pourquoi ne pas avoir choisi le cursus médical à l’époque ?
La kinésithérapie était un choix depuis le collège! La médecine ne m'avait pas traversé l'esprit à l'époque.
3. Quelles ont été les motivations qui t'ont amené(e) à demander cette équivalence ?
5 ans aux côtés de médecins qui m'ont transmis leur passion, et qui ne comprenaient pas pourquoi je n'avais pas pris cette voix pour laquelle j'étais, selon eux, fait. Dès ma dernière année d'école de kiné j'ai ressenti un fort attrait pour la médecine (d'où la prise de poste hospitalier), et les rencontres, expériences etc n'ont fait qu'attiser cette envie.
4. Avais-tu fait un stage à l'hôpital, en cabinet ou lié à la médecine durant ta formation précédente ? Si oui, en quoi cela a-t-il influencé ta décision ?
Pour le coup, je suis immergé dans le milieu depuis 8 ans maintenant.
5. Comment les études de médecine s'intègrent-elles à ton précédent cursus ? Quelles obligations as-tu encore vis-à-vis de ton école/fac ? Ton école a-t-elle essayé de te dissuader de partir en médecine ?
Je pense franchement que mon cursus antérieur de kiné, mais aussi mes connaissances en recherche, en clinique, au niveau relationnel, ne sont que des cordes en plus à mon arc. C'est une juste continuité, une bonne complémentarité. Pour de nombreuses spécialités cliniques ce cursus est une plus value (mais pour certaines spécialités médicales je reconnais que mon cursus de kiné peut être tout à fait inutile! Ana path, immuno, hépato, endoc, ...)
Mes collègues, ainsi que l'ensemble de ma hiérarchie me soutiennent dans ce projet.
6. Comment as-tu vécu le parcours qui mène à l’autorisation d’entrer directement en DFGSM2 ? Galère ou simple formalité ?
Du stress, du stress, du stress. Tout le monde autour de moi, famille/proches/collègues/médecins, n'arrêtaient pas de dire que c'était impossible que je ne sois pas pris. ça n'empêche que ce n'est pas eux le jury et que sur le papier il y a pleins de beaux dossiers non admis! Donc c'est une source de stress en plus parce qu'on finit par les croire pour se rassurer.
Et puis, soumettre son dossier, c'est se faire évaluer! "Finalement, est-ce que mon dossier, mon parcours, mes expériences, valent quelque chose à leurs yeux?" Voila ce que je me disais...
Après soyons honnête : pas de contrôle de connaissance, une simple lettre et un CV, c'est à la portée de tous finalement. En terme de galère administrative, y'en a pas vraiment, si ce n'est la remise en question perpétuelle.
7. Peux-tu nous raconter brièvement comment s’est déroulé l’entretien avec le jury (localisation, atmosphère, questions) ? Ton impression à la sortie de la salle ?
Jury de Paris VII. Passage 30 minutes en avance.
Franchement, j'ai eu la nette impression que c'était joué d'avance avant même que je parle. j'ai débité mes 4 minutes 30 de texte, sans attirer l'attention. J'ai eu une question blague vis à vis d'un membre de mon équipe, et deux vraies questions en lien avec mes recherches qui semblaient être franchement juste des questions de curiosité que des questions cherchant à me tester. Et une remarque indiquant qu'il y avait une fac de médecine plus proche de chez moi que celle où j'ai déposé mon dossier. Remarque qui n'attendait pas de réponse.
Le jury était très bienveillant, gentil. J'avais intérieurement l'impression que c'était bon quand je suis sorti, même si avouons le, c'est impossible de se le dire vraiment, et encore moins ouvertement.
8. Dans quel état d’esprit t'apprêtes-tu à débuter cette année de DFGSM2 ?
Je commence à réaliser! Je suis sur-motivé!! J'ai soif de découverte et d'apprentissage!
9. Considères-tu cela comme une expérience qui peut s’arrêter d’une année sur l’autre, si tu n’y trouves pas ton compte en utilisant ton diplôme précédent ou as-tu la ferme intention d’aboutir coûte que coûte ?
J'ai la chance d'avoir déjà un diplôme qui me permet de travailler partout, sans connaître le chômage, et ai donc cette "sécurité" au cas où il arriverait quelque chose durant le cursus.
MAIS, hors de question que j'arrête. Quand je commence quelque chose, je m'y mets à fond! Et puis, je veux aussi faire honneur à ce jury qui m'a donné ma chance, à mes proches qui me soutiennent, et à mes collègues médecins qui croient en moi.
10. Sur quels arguments as-tu choisi ta fac ?
Etant donné que je n'ai pas été mis dans la fac que je souhaitais je dirai Joker!
Le jury m'a attribué dans la fac la plus proche de chez moi (à vol d'oiseau, parce qu'en transport en commun, c'est plus éloigné que celle que je voulais).
11. Comment comptes-tu rattraper la première année des études médicales ? As-tu peur de ne pas réussir en médecine en partie à cause de ces lacunes ?
De part mes cursus antérieurs j'ai déjà un bagage en psychologie, en économie de la santé, en biostatistiques et épidémiologie, en santé publique, en physiologie, en éthique, et surtout un bagage très solide en anatomie.
D'expérience de mes amis en étude de médecine, les cours de P2 reprennent aussi les notions clés de la P1 quand il est nécessaire d'aller plus loin. Je m'adapterai donc en fonction!
12. Si la question n’est pas trop indiscrète, peux-tu nous dire comment comptes-tu financer ces années d'études ?
5 années à préparer cette passerelle, donc 5 ans d'économie personnelle. Le salaire de ma femme en plus. Je garde ma charge d'enseignement et d'encadrement des élèves kinés, et si nécessaire je ferai des gardes en plus, et quelques semaines de travail en cabinet pendant les vacances scolaires.
Et puis, 5 ans d'économie de congés, ce qui me permet de démissionner dans plusieurs mois, mois pendant lesquels je suis en vacances et donc rémunéré.
13. Si la question n’est pas trop indiscrète non plus, comment as-tu envisagé de concilier ces études prenantes et ta vie familiale/privée ?
J'ai toujours énormément travaillé. Le monde de la recherche nécessite des heures incalculables, ce qui empiète sur ton temps personnel. Ma femme le sait bien. Et c'est en connaissance de cause qu'elle me soutient!
Il faut, je pense, favoriser la qualité du temps ensemble par rapport à la quantité. C'est une réflexion longue, un projet sur le long terme aussi. Être capable de se projeter est important pour tenir le coup.
14. Que comptes-tu faire finalement à la fin de tes études? Si à l'internat ton classement ne te permet pas d'avoir ces/cette spécialité(s), que fais tu?
La question oblige à se projeter loin.
De ma connaissance de ce milieu, plusieurs spécialités me font envie : pédiatrie, neurologie, MPR, chir ortho, neurochir, Urologie, médecine interne, rhumato.
Je vais déjà essayer de me donner les moyens d'avoir le choix, et j'aviserai ensuite! En prenant aussi l'avis de ma femme qui est forcément concernée.
Et puis, pleins de spécialités me sont inconnues! Je ne suis pas à l'abri de tomber amoureux d'une autre spé
15. Que vas-tu faire avant de débuter les cours ?
Profiter de mon été, de mes proches, des vacances! Il faut être gonflé à bloc pour la reprise!
16. (Ouais je rajoute un point au questionnaire de Naonao! Et alors? t'as un problème? tu veux te battre?!). Les consignes étant peu spécifiques, quelles formes ont pris ton CV et la Lettre de motivation?
Le texte de ma lettre de motivation fait 540 mots. Elle est structurée en 6 paragraphes, chaque paragraphe donnant une information tant sur mon cursus que ce que celui-ci m'apporte de positif pour ce projet. J'ai pris le parti de la mettre sur une page 1/2, interligne 1,5 et grosses marges pour que les lecteurs soient à l'aise pour prendre des notes entre les lignes si besoin, et que la lecture soit aisée.
Pour être moi même jury de diplôme, ça saute aux yeux quand quelqu'un rogne les marges et l'interligne, c'est désagréable, ça ne berne personne, et ça fait débuter la lecture avec un a priori négatif...
Pour le CV, avant la réforme de la passerelle il était demandé "les Titres et Travaux", élément qui a disparu depuis. Etant dans le monde de la recherche, les publications faites, les conférences données, les enseignements réalisés sont à mon sens aussi importants et informatifs que les diplômes obtenus et les postes occupés. J'ai demandé à la secrétaire si un CV universitaire (donc avec la liste des titres et travaux) était accepté, et elle m'a conseillé de mettre une sélection.
J'ai donc donné un CV de 4 pages, avec mes diplômes, mes postes occupés, une sélection de mes conférences les plus notables (en signalant le nombre de conférences en tout), les articles les plus notables (en signalant le nombre de posters, résumés, etc), et les grandes thématiques des enseignements dispensés (physiologie, santé publique, etc), et mes rôles dans les sociétés savantes.
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en médecine.