Posté le 09/01/2013 � 13:14

Bonjour à toutes et à tous.
Il est des périodes de la vie où les doutes et les questions prennent le pas sur les certitudes acquises, des périodes où tout n'est plus aussi clair et limpide.
J'aurai 31 ans cette année. J'ai un travail intéressant, un niveau de vie très correct et une vie de famille qui me comble. Mon bonhomme de 20 mois grandit et s'éveille à une vitesse phénoménale et nous espérons qu'il aura bientôt un petit frère ou une petite soeur.
Je suis ingénieur mécanicien de formation, chef de projets dans une petite boîte. Le job me plaît: technique, contact avec les gens, responsabilités...tous les jours j'apprends de nouvelles choses et j'en éprouve le besoin.
Ingénieur, je le suis devenu non par vocation mais par circonstances: la technologie me plaisait, et je l'ai choisie comme option au bac S. Au collège, l'idée de devenir médecin comme papa me plaisait bien...j'avais même pris l'option latin en pensant que cela m'aiderait pour la suite. En fait mes deux années de Latin en quatrième puis en troisième ont été un calvaire! Mais arrivé au lycée, n'étant pas particulièrement bosseur, mes résultats ont baissé. Parents comme professeurs s'accordaient tous à dire qu'un IUT ou une école seraient un cadre bien plus propice à ma réussite qu'un cursus en faculté. Avec le recul je les remercie car je peux dire qu'ils avaient raison. J'ai donc été admis ras les pâquerettes en ecole d'ingénieur prépa intégrée. Après une première année sur le fil et une seconde année redoublée, un déclic dans ma manière de travailler s'est produit et je n'ai cessé d'améliorer mes résultats. J'ai terminé mes études avec un double diplôme passé en parallèle, ingénieur et Master recherche en mécanique.
J'en suis aujourd'hui à ma troisième entreprise. Plus j'avance dans ma carrière professionnelle et moins je vois où elle peut me conduire. L'industrie est gangrenée...chaque année des pans entiers s'effondrent. A 31 ans, j'ai déjà connu deux plans sociaux. Je suis jeune, motivé et bosseur, je sais me vendre et de ces obstacles j'ai finalement pu tirer profit. Mais qu'en sera-t-il quand j'aurai 40 ans? 50 ans? cette perspective m'inquiète. J'ai chaque jour qui passe un peu plus la conviction que je ne ferai pas carrière dans l'industrie. Je ne partage pas la logique et les valeurs de ces personnes qui dirigent des employés comme on gère des comptes en banque. J'ai une profonde volonté: celle de devenir d'une manière ou d'une autre mon propre patron. Je suis prêt à faire les sacrifices et à me donner les moyens qu'il faudra. Monter une entreprise? J'y songe...mais il me manque un élément capital: l'idée. Je suis prêt à faire des sacrifices mais je ne suis pas suicidaire.
Cette passerelle D1 je ne la connais que depuis quelques mois. Lorsque l'on m'en a parlé la première fois, l'idée m'a traversé l'esprit. Puis je l'ai chassée...pas raisonnable. Puis elle est revenue, repartie...à chaque fois elle se fait de plus en plus tenace.
Si je devais revenir 14 ans en arrière, ce serait certainement pour m'inscrire en fac de médecine. Mon père est médecin. J'ai grandi dans ce milieu. Je sais ce que cela implique en termes de travail et de responsabilité. Je sais également ce que cela apporte. Il est inenvisageable pour moi de me couper des gens dans mon activité professionnelle, j'ai besoin de ce contact. Je pense savoir écouter les autres et je pense pouvoir leur parler. Je pense pouvoir me sentir plus utile dans ce métier que dans celui que j'exerce actuellement. Occulter les aspects liés à la pérennité de la profession et le niveau de vie serait mettre de côté une bonne partie de ce que pourraient être mes autres sources de motivation.
Prendre cette décision si elle m'était offerte serait une décision importante et lourde. Non seulement parce qu'elle pourrait changer ma vie mais surtout elle impliquerait mes proches et l'échec est inenvisageable. Je ne dois pas me tromper.
Présenter cette réflexion ici était un premier pas. J'avais besoin de partager ce vécu et ces éléments avec d'autres personnes qui ont pu avoir le même questionnement.
J'ai bien parcouru ce forum. ..la majorité des ingénieurs qui ont sollicité et obtenu la passerelle ont des spécialités en agronomie ou biologie ou chimie. Mon profil d'ingénieur mécanicien (agréé CTI) réduit-il à néant mes chances?
Je vous remercie d'avance pour votre aide et vos réponses