Posté le 13/04/2012 � 01:32 puis édité
1 fois C'est aux états de veiller à la formation des médecins et pas à nous.
C'est aux états de veiller à la formation tout court, et là en l’occurrence l'état Français n'assure pas:
Le pré-rapport de la cour des comptes publié aujourd’hui donne quelques pistes pour comprendre que l’on peut en effet légitimement se poser la question si rater sa PACES en France signifie forcément que l’on est définitivement pas capable de suivre des études médicales.
Le gouvernement dit oui, en cherchant par tous les moyens à bloquer le retour de ceux qui sont allés chercher ailleurs une formation médicale => l’arrêt du 10 août.
Le même gouvernement entérine les inégalités, dixit la cour des comptes, et ne donne pas à tous les jeunes Français les mêmes chances de réussir ce concours, qui vous en conviendrez se prépare déjà en amont de la FAC.
Ecole- France : les moyens attribués renforcent les inégalités - L'éducation n'est plus nationale.
1 - Extrait du pré-rapport de la cour des comptes : ( à lire sur le monde )
Un rapport d'observations provisoires de la Cour des comptes montre pour la première fois l'injustice de la répartition des moyens d'enseignement sur le territoire.
Un travail inédit dévoile comment l'Etat donne plus à ceux qui ont déjà plus
et moins à ceux qui cumulent tous les risques de réussir moins bien.
Un favoritisme qui s'est aggravé ces dernières années.
Il a fallu une année aux rapporteurs de la Cour des comptes pour obtenir les données nécessaires à leur travail.
Les magistrats racontent avoir dû batailler ferme pour obtenir certaines informations du ministère de l'éducation, et précisent que leurs demandes "n'ont pas toujours abouti".
En 2010 l'Etat a dépensé 47 % de plus pour former un élève parisien que pour former un banlieusard. 51 % de plus pour former un Parisien qu'un Niçois.
L'école française entérine des situations acquises qui sont profondément injustes.
Paris a des enseignants expérimentés, une offre de formation bien plus large que d'autres académies.
La différence de traitement commence dès qu'un enfant met un pied dans l'école.
Pour un élève de primaire de l'académie la plus défavorisée de France métropolitaine, le pays dépense 2861euros par an.
Pour un Parisien, il en dépense 3 134.
De la maternelle au CM2, cela fait un différentiel d'une année d'enseignement.
On affecte dans les zones défavorisées les profs qui coûtent le moins chers.
A Créteil,21,6 % des enseignants ont moins de 30 ans (pour une moyenne nationale à 9,2 %)
et 8,6 % sont non titulaires (contre 4,9% en moyenne).
A contrario, à Paris, 24,2 % des profs sont agrégés pour une moyenne nationale deux fois moins élevée.
Un établissement de ZEP de Créteil coûte moins cher à l'Etat qu'un établissement classique à Paris!
Dans l'académie de Marseille, en 2010, l'éducation prioritaire comptait des taux d'encadrement de 4,3 % inférieur à la moyenne d'encadrement de l'académie
quand les écoles non ZEP étaient 1,6 % au-dessus, a observé la Cour.
A ces écarts de dotation de l'Etat s'ajoute le différentiel important d'une collectivité territoriale à une autre.
En lycée, la participation des régions varie du simple au double, et celle des mairies, pour le primaire, de 1 à 10.
"Au vu de ces chiffres et de leur évolution récente, aucun élément attestant d'une politique particulière en matière de réduction des inégalités n'apparaît donc de manière flagrante. (...) Alors même que les outils sont disponibles, le ministère ne se met pas en position d'analyser précisément les inégalités territoriales, leurs causes et leurs moyens de les limiter ."
"si le ministère souhaite réellement lutter contre les inégalités géographiques, de résultats des élèves, une profonde inflexion de ses politiques et une réforme de son mode d'allocation des moyens apparaissent indispensables".
2 - l'éditorial du Monde : Notre éducation n'est pas nationale
Longtemps, nous avons voulu croire qu'il restait l'un des meilleurs au monde.
Tout démontre, aujourd'hui, qu'il est devenu médiocre et, à certains égards, désespérant.
Médiocre ? C'est le constat en quatre points dressé par tous les rapports récents, de l'OCDE ou du Conseil économique, environnemental et social, du Haut Conseil de l'éducation ou de la Cour des comptes
L'effort budgétaire de la France en faveur de l'éducation est de plus en plus à la traîne par rapport aux autres pays de l'OCDE, en particulier pour l'enseignement primaire, où se créent des retards souvent irrémédiables.
Les compétences des élèves de 15 ans se dégradent par rapport à celles de nos voisins ; loin de corriger les inégalités de départ entre élèves, l'école française a tendance à les aggraver.
Le système scolaire français se caractérise par l'importance et la persistance des inégalités, au rebours de l'objectif d'égalité des chances fixé par le code de l'éducation.
l'éditorial du Monde : Notre éducation n'est pas nationale (http://www.lemonde.fr/ecole-primaireet-secondaire/article/2012/04/12/notre-education-n-est-pas-nationale_1684508_1473688.html)
Extrait du monde : «http://www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-secondaire/article/2012/04/12/ecole-les-moyens-attribues-renforcent-les-inegalites_1684433_1473688.html
Tant mieux pour les élus du système, ils pourront continuer à étudier en France.
Tant mieux pour ceux qui ont compris qu'ils n'étaient pas parmi les élus du système et qui trouvent une solution pour avancer malgré tout.
Dommage pour ceux qui finissent par se convaincre qu'ils sont seuls responsables de leurs échecs, qu'ils n'ont pas la capacité intellectuelle suffisante pour réussir et abandonnent leurs rêves.